La première magistrate de Paris subit des critiques depuis fin octobre à propos d’un séjour de trois semaines en Nouvelle-Calédonie et à Tahiti. Elle a effectué ce périple sous couvert d’une inspection de structures olympiques, bien que le voyage comportait également une partie réservée à des activités personnelles.
Depuis fin octobre, la droite municipale fait des vagues concernant un voyage présumé « officiel » en Polynésie française de la maire de Paris, Anne Hidalgo, suivi d’vacances. 42mag.fr examine les griefs de son opposition et la réponse de l’élue municipale.
1 Focus du « Canard Enchaîné » sur le voyage de Anne Hidalgo en Polynésie
Un article du 25 octobre du Canard Enchaîné rapporte que, selon Laurent Nuñez, le préfet de police de Paris, Anne Hidalgo s’absente de la ville pour plusieurs semaines. L’objet de son absence serait une inspection des structures pour l’épreuve de surf des Jeux olympiques de 2024 à Tahiti.
Il semble même qu’à cause de cette absence, elle ait manqué une réunion interministérielle concernant les JO le 20 octobre, bloquant la validation du plan de circulation pour les JO à Paris. Cependant, la préfecture de police dément à BFMTV quelques jours plus tard les propos attribués à Laurent Nuñez par le Canard.
Malgré le buzz de l’article du magazine sur les réseaux sociaux, le voyage d’Anne Hidalgo a été peu couvert par les médias, à part par quelques médias locaux. Ce déplacement est parfois présenté comme un voyage officiel lié aux Jeux olympiques de 2024, et d’autres fois comme un déplacement personnel.
2 L’opposition de droite à Paris réclame des clarifications à la maire
D’après Aurélien Véron, porte-parole du groupe d’opposition de droite « Changer Paris », dirigé par Rachida Dati, Anne Hidalgo fait une « tournée festive » au lieu de préparer les JO et de résoudre des problèmes pratiques. Il déclare que la maire de Paris se trouve en voyage depuis un mois.
L’opposition de droite à Paris condamne également « les leçons d’écologie » d’Anne Hidalgo qui « parcourt le monde entier aux frais des Parisiens. » Le groupe, qui comprend des élus Les Républicains et similaires, déclare que les « 20 voyages mondiaux » effectués par Anne Hidalgo à titre officiel depuis sa réélection en 2020 sont l’équivalent d’un bilan carbone de « 51 tonnes de CO2 ».
« Changer Paris » interroge enfin le 30 octobre Anne Hidalgo par écrit, lui demandant de « clarifier les objectifs et le programme de ce voyage », ainsi que son coût et comment il a été financé, soit par la mairie, soit par ses finances personnelles. Gilbert Collard, député européen Reconquête, critique sur les réseaux sociaux des « vacances olympiques ».
3 Anne Hidalgo se défend dans la presse, par l’intermédiaire de son entourage
Anne Hidalgo, en réponse à BFMTV le 30 octobre, par l’intermédiaire de son entourage, déclare que la controverse est « déplorable ». Elle admet qu’elle s’est rendue en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie du 16 au 21 octobre et qu’elle a ensuite pris des vacances, mais prévoit de revenir à Paris le 6 novembre. Selon son équipe, ses déplacements officiels comprenaient une visite de l’île des Pins en Nouvelle-Calédonie, où plus de 1 300 communards ont été exilés, une visite du site olympique de surf à Teahupoo à Tahiti, et des rencontres avec des élus locaux.
Contre toute attente, le 3 novembre, Le Parisien rédige un article qui indique que la première série de déplacements de Hidalgo en Polynésie – la visite du site de surf olympique à Teahupoo – a en réalité eu lieu en l’absence d’Anne Hidalgo.
À cette occasion, Anne Hidalgo admet qu’à cause des tensions locales, elle a renoncé à son plan initial de se rendre sur le site de surf à Teahupoo, considérant préférable d’éviter [d’inciter] des tensions ». En son absence, c’est Pierre Rabadan, son adjoint aux sports, qui assurait la représentation. L’équipe d’Anne Hidalgo garantit qu’elle a payé elle-même le coût du billet de retour.
La dernière version du voyage, fournie par Pierre Rabadan le 4 novembre, a été reçue avec scepticisme par l’opposition. « Chaque jour, la mairie diffuse une nouvelle version du voyage présumé officiel (…). Madame la maire, Anne Hidalgo, vous devez rendre des comptes aux Parisiens ! », a déclaré David Alphand, élu Changer Paris.
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