L’appel à une grande marche contre l’antisémitisme le dimanche 12 novembre dans l’après-midi à Paris est lancé conjointement par la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et son contrepartie du Sénat, Gérard Larcher.
« La République est menacée, une prise de conscience s’impose », proclament conjointement les responsables des deux chambres du parlement dans un texte paru dans Le Figaro. Un nombre effarant, surpassant le millier, d’actes ignobles de nature antisémite ont été recensés en France en seulement un mois, une augmentation équivalente au double du total de l’année 2022, occasionnant parmi eux 400 arrestations et le décès tragique de 40 citoyens français lors des massacres orchestrés par le Hamas en Israël, le 7 octobre dernier. Une proportion substantielle de la population juive française vit dans la crainte, y compris dans leur vie de tous les jours et se sentent souvent négligés et délaissés.
Une mobilisation un mois après l’émergence des violences
Un mois s’est écoulé depuis les premières manifestations antisémites survenues sur le territoire national dans la foulée de l’attentat terroriste du 7 octobre en Israël, avant qu’apparaisse un appel à organiser une grande marche de protestation contre l’antisémitisme. En 1990, suite à la profanation du cimetière juif de Carpentras, seulement cinq jours étaient nécessaires pour mobiliser 200 000 personnes qui ont défilé dans les rues de Paris, menées par le président de la République, François Mitterrand.
Depuis, l’antisémitisme s’est étendu, souvent accompagné de violence et de citoyens juifs perdant la vie sur le sol français simplement à cause de leur origine. De nombreux meurtres sont à déplorer, comme celui d’Ilan Halimi ou encore les victimes des attaques de Mohamed Merah ou de l’Hypercasher.
Progressivement, le mouvement contre l’antisémitisme s’est affaibli en termes de massivité et la communauté juive s’est retrouvée de plus en plus isolée, jusqu’à marcher seuls, ou presque, dans les rues parce que la banalisation de cette abomination et la diversité des sources de cette haine antisémite ont pris le dessus. Il y a une trentaine d’années, la majorité d’entre eux provenait de l’extrême droite. Aujourd’hui, nombre d’entre eux rallie l’extrême gauche et ce sont des terroristes islamistes qui ont ôté la vie à des Juifs en France.
Certains figures politiques s’engageront dans ce mouvement, y compris Jordan Bardella et Marine Le Pen, qui a invité tous ses membres et électeurs à s’engager dans ce mouvement. Le président du RN, malgré tout, persiste à dire que Jean-Marie Le Pen, rappelant « le détail des chambres à gaz » et « Durafour-crématoire », condamné à plusieurs reprises, n’est pas » antisémite ».
Jean-Luc Mélenchon, quant à lui, n’y participera pas. Le mardi 7 novembre, il a exprimé que « l’antisémitisme n’est qu’une excuse » pour témoigner lors de cette manifestation « un soutien inconditionnel aux massacres » en Palestine. D’après le leader de la France insoumise, soutenir les citoyens juifs français victimes d’agression sur le territoire national serait donc approuver le gouvernement Netanyahou dans ses bombardements sur Gaza. Une stratégie toujours plus périlleuse de faire des juifs français des cibles.