On suspecte Muriel Pénicaud d’être complice de favoritisme en lien avec une investigation sur un grand événement orchestré en 2016 à Las Vegas, commandité par Emmanuel Macron.
« Je suis totalement intègre, je dispose d’une totale quiétude, ma conscience est en paix. » Muriel Pénicaud, l’ancienne ministre du Travail, a affirmé samedi 23 décembre qu’elle n’avait absolument « rien à se reprocher », dans un message envoyé à l’AFP. Cela survient à la suite de l’annonce de sa mise en examen en octobre dernier, transmise par Le Monde. Elle est accusée de complicité de favoritisme dans une enquête portant sur un vaste événement organisé à Las Vegas en 2016 à la demande d’Emmanuel Macron. Dans cette affaire, Muriel Pénicaud a été mise en examen en tant qu’ancienne directrice générale de Business France, l’organisme public chargé de promouvoir l’économie française à l’étranger, sous la tutelle de Bercy.
Muriel Pénicaud, initialement auditionnée en qualité de témoin assisté
À cette époque, Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie, avait voyagé à Las Vegas en janvier 2016 pour y rencontrer des centaines d’entrepreneurs français, à l’occasion du Consumer Electronics Show (CES), un événement majeur de la technologie et de l’innovation. L’opération, qui avait coûté environ 300 000 euros, avait été montée en urgence sous la pression du cabinet du ministre. Business France avait confié l’intégralité de l’opération à l’agence Havas Paris, sans respecter la procédure habituelle d’appel d’offres des marchés publics pour de tels montants.
Un rapport sévère de l’Inspection générale des finances, transmis par Bercy, a poussé le parquet de Paris à ouvrir une enquête en mars 2017, qui a ensuite été confiée à trois magistrats instructeurs. Les juges ont déclaré la fin des investigations en 2019, mais depuis lors, il y a eu divers appels procéduraux.
« Depuis le début de cette affaire, j’ai été mise hors de cause par un rapport d’audit, l’Inspection générale des finances, trois juges d’instruction, le procureur, la Cour d’appel de Paris, la Cour des comptes », a soutenu Muriel Pénicaud, qui a été initialement placée sous le statut de témoin assisté, plus favorable légalement. « Huit ans plus tard, de nouveaux juges d’instruction semblent avoir un point de vue différent. Je le déplore. Nous allons nous retrousser les manches et faire tout notre possible pour les convaincre qu’ils se trompent », a-t-elle ajouté.