Le représentant écologiste des Yvelines, Benjamin Lucas, appelle à la mise en place d’une commission d’investigation suite à des allégations de menace ou de subornation de membres du parlement par Gérald Darmanin dans le but de garantir l’approbation du projet de loi sur l’immigration.
« Si ces allégations se révèlent vraies, nous sommes face à un scandale du niveau de l’État, ce qui est extrêmement sérieux. » Sur 42mag.fr, le 13 décembre, Benjamin Lucas, député écologiste, interpelle la majorité présidentielle et la présidente de l’Assemblée nationale, leur demandant d’accepter la création d’une commission d’enquête, suite à des articles de presse émettant des doutes sur des cas de chantage ou de corruption de députés par le ministère de l’Intérieur. Le député des Yvelines lance un défi : « Si le ministre et son cabinet n’ont rien à cacher et n’ont commis aucun faute, ils devraient accepter cette demande. »
Il fait référence à des informations troublantes qui ont été révélées par les médias, selon lesquelles un marché aurait été conclu : un poste de gendarmerie en échange d’un vote favorable à la loi sur l’immigration. Il mentionne les déclarations de son collègue socialiste Philippe Brun dans plusieurs médias, qui affirme avoir été contacté par le directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur. Ce dernier lui aurait annoncé que la demande d’une brigade de gendarmerie qu’il avait faite pour une commune de sa circonscription était acceptée, avant d’ajouter : « vous savez ce que le ministre attend de vous… »
« Je pense qu’une commission d’enquête parlementaire serait l’endroit idéal pour mettre au clair les pratiques du ministère de l’Intérieur et du cabinet du ministre pendant cette période, ainsi que pour garantir l’indépendance du Parlement et des parlementaires », affirme Benjamin Lucas. Il ajoute que cette commission pourrait être présidée par un membre de la majorité présidentielle.
Un enjeu moral et démocratique
Pour lui, il s’agit aussi d’une question morale et démocratique. « Est-ce que tout est autorisé dans la relation entre l’exécutif et le Parlement ? Est-ce que ces sortes de pressions exercées sur les parlementaires sont acceptables ? Est-ce que cela correspond à la promesse d’un nouveau monde et d’une République exemplaire faite par Emmanuel Macron ? » se demande-t-il.
La leader du groupe parlementaire La France insoumise a porté l’affaire devant la justice, accusant Gérald Darmanin de corruption d’élu. En retour, le ministre de l’Intérieur « va déposer une plainte en diffamation et dénonciation calomnieuse », selon son entourage, qui confirme une information de l’Agence France Presse.
Le même entourage ajoute : « Le cabinet du ministre a toujours répondu aux demandes parlementaires, comme ça a été le cas pour Fabrice Brun, député des Républicains de l’Ardèche, concernant sa demande de brigade de gendarmerie. » Il indique également que ce projet immobilier avait été approuvé avant les débats parlementaires sur l’immigration, précisément en octobre 2023 après avoir été proposé en juillet de la même année.