Les environnementalistes exigent l’élimination de la Cour de Justice de la République, cependant, le timing n’est pas propice puisque la requête de refus qu’ils ont déposée concernant le projet de loi sur l’immigration complique la dynamique avec la majorité parlementaire.
Apparemment, l’opposition à la loi sur l’immigration et la proposition de suppression de la Cour de justice de la République (CJR) n’ont aucun lien. Cependant, ces deux sujets sont rapprochés par une coïncidence de timing. L’élu écologiste Julien Bayou a présenté une proposition de loi visant à démanteler la Cour de justice de la République, le 30 novembre, juste après l’acquittement d’Éric Dupond-Moretti. Il souhaite que ce texte soit analysé à l’Assemblée nationale durant la semaine du 29 janvier, consacrée aux propositions de loi transpartisanes. Pour atteindre cet objectif, il a besoin de rallier à sa cause des députés de la majorité présidentielle avant mardi prochain, date de la finalisation du programme de travail.
L’idée d’éliminer la Cour de justice de la République déjà soulevée en 2018
Le hic, c’est que les relations entre la majorité et les écologistes sont tendues, surtout depuis que la motion de rejet des écologistes a fait capoter la loi immigration, lundi 11 décembre.
Abolir la Cour de justice de la République pourrait intéresser les pro-Macron, car ce concept était inclus dans la révision constitutionnelle proposée en 2018 par Édouard Philippe, alors Premier ministre. Cette réforme n’a jamais été concrétisée, retardée par l’affaire Benalla. Julien Bayou a en effet pratiquement repris mot pour mot la proposition de l’époque pour séduire la majorité. En dépit de l’acquittement du ministre de la Justice, de nombreux observateurs estiment qu’il est temps de mettre un terme à cette « justice spéciale », où des politiciens jugent d’autres politiciens, alimentant les « soupçons de favoritisme ».
L’élu vert a adressé une lettre à tous ses homologues de l’Assemblée nationale, excepté le RN, afin de plaider en faveur de son projet. Il a obtenu le soutien des communistes, des socialistes et, lundi après-midi, juste avant le vote polémique, Laurent Marcangeli, le président du groupe Horizons à l’Assemblée, a indiqué qu’il souhaitait « en discuter ». Cependant, suite à la motion de rejet, Laurent Marcangeli est complètement « concentré sur les questions d’immigration », selon un de ses proches. Ils envisagent de se rencontrer en début de semaine prochaine, mais ces derniers jours, la question du futur de la Cour de justice de la République est reléguée au second plan par rapport aux efforts pour sauvegarder la loi sur l’immigration.