A environ une demi-année des élections européennes, prévues pour le mois de juin prochain, les verts débutent formellement leur campagne. Le lancement officiel a été marqué par le premier rassemblement, qui s’est tenu samedi dernier à Paris, de Marie Toussaint. Cet événement se déroule dans un climat de réaction négative envers les environnementalistes.
L’écologiste Marie Toussaint, qui est en tête de liste pour les élections européennes du 10 juin 2024, organise son premier rassemblement public le samedi 2 décembre à l’Élysée Montmartre, Paris. L’intitulé de cet événement semble énigmatique : « Pulsations, rassemblement en faveur de la vie ». L’événement comprendra des discours de Marie Toussaint ainsi que de ses colistiers, mais il y aura également des « représentations artistiques » destinées à éveiller les émotions des participants, selon la tête de liste qui sait jouer sur la curiosité.
Les élections européennes auront lieu dans un peu plus de six mois. Un député justifie cette prise de position précoce en campagne : « Nous devons rapidement instaurer l’idée qu’un électeur qui est pro-européen, écologiste et humaniste devrait voter pour nous », affirme-t-il. Les élections européennes ont souvent été favorables aux écologistes, comme en témoigne la troisième place obtenue par Yannick Jadot en 2019. Cependant, le contexte actuel est plus compliqué selon Marie Toussaint, malgré une anxiété écologique largement répandue. La candidate s’attend à une campagne difficile, face à une tendance générale de « backlash » – autrement dit, un « retour de bâton anti-vert ». L’extrême droite et la droite ne reculent pas devant les attaques contre un supposé « totalitarisme vert ». Willy Schraen, un chasseur, fera campagne contre ce qu’il appel « l’écologie punitive ».
Concernant Emmanuel Macron, il avait au printemps dernier demandé une « pause réglementaire dans les règles environnementales » au niveau européen. Une ministre partage également l’avis de Marie Toussaint : « Cela va être difficile pour les écologistes, le climat actuel n’est pas favorable aux moralisateurs en période de crise », affirme-t-elle. Face à toute « coalition des droites contre l’écologie, Marie Toussaint rétorque qu’elle va mener sa campagne sur deux fronts importants : la fin du monde et la fin du mois, en associant le climat à la justice sociale. C’est notamment pour cette raison que Priscillia Ludosky, une ancienne manifestante du mouvement des gilets jaunes, est présente sur sa liste.
Selon les sondages, les écologistes obtiendraient entre 8 et 10% des voix. Ils visent un score à deux chiffres. De plus, une autre question se pose : quelle liste de gauche sera en tête ? Les écologistes et les socialistes sont au coude à coude dans les sondages, tandis que les Insoumis ne sont pas très loin derrière. « Notre objectif, comme le reconnaît un socialiste, c’est d’être le premier ». C’est en outre l’objectif des écologistes car cela peut aider à redistribuer les forces à gauche en prévision de l’élection présidentielle.
Le parti animaliste inaugure également sa campagne
Le samedi 2 décembre, le parti va présenter sa liste à Lille, avec Hélène Thouy, avocate, en tête de liste. Bien qu’elle n’ait pas obtenu les 500 signatures pour la présidentielle, il n’existe aucune restriction pour la participation aux élections européennes. En 2019, le parti animaliste avait créé la surprise en recueillant 2,2% des voix. Vous vous souvenez certainement de leurs affiches, parfois avec un chat, parfois avec un chien, ou encore un canard selon les scrutins. Le parti est encore en pleine réflexion sur quant à l’animal qui apparaîtra sur l’affiche de 2024.