Le pouvoir cherche à se réaffirmer avec le projet de loi sur l’immigration qui sera débattu à l’Assemblée nationale, lundi 11 décembre. De plus, Aurore Bergé a annoncé dimanche une mesure radicale visant à responsabiliser les parents négligents d’individus délinquants, en particulier les pères qui délaissent leurs responsabilités.
La problématique de l’immigration sera à l’agenda de l’Assemblée le lundi 11 décembre, suivant une publication d’une interview d’Aurore Bergé dans La Tribune Dimanche. Cette dernière annonce un projet visant à sanctionner les parents irresponsables. Elle y explique également la mise en œuvre de « travaux d’intérêt général pour les parents défaillants » et l’établissement d’une commission pour « adresser les enjeux de la parentalité. »
Multiple domaines pour contrer la progression du parti d’extrême droite
Le credo du gouvernement : l’autorité dans tous les domaines. Cela comprend l’immigration, avec un contrôle accru des migrants et des expulsions plus rapides des individus en situation irrégulière. Cela concerne également la famille, avec prévoir des amendes et des travaux d’intérêt général pour les parents irresponsables. Il est aussi question de l’école avec la proposition de Gabriel Attal de laisser le dernier mot aux enseignants en ce qui concerne le redoublement, ou encore l’essai du port d’un uniforme dans certaines écoles. Le gouvernement ambitionne de restaurer l’autorité des forces de l’ordre, des parents et des professeurs.
Faire face à ce défi est une tâche ardue, surtout lorsqu’il faut faire vite. Nous avons été témoins des émeutes estivales, y compris dans de petites villes normalement calmes, ainsi que du meurtre du jeune Thomas à Crépol. Deux attentats islamistes à Arras et au pont de Bir-Hakeim à Paris ont été perpétrés par des individus fichés S, connus des services de renseignements. Ces événements distincts contribuent à renforcer l’impression que l’autorité publique se dérobe et que l’Etat, impuissant, s’émiette. Cette impression alimente la montée de l’extrême droite, elle doit donc être combattue.
Gérald Darmanin gagne en influence
Ce défi est d’autant plus conséquent que les questions de sécurité et d’autorité n’ont pas toujours été au cœur du macronisme. Le Président semble plus à l’aise avec les questions de réformes économiques et sociales que dans ce domaine. Cela explique pourquoi Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, a gagné en influence auprès de l’exécutif. Confortable sur ces dossiers, il communique activement auprès du grand public. Il poste depuis quelques temps sur les réseaux sociaux de nombreux cas d’étrangers délinquants expulsés par ses services, ou de ceux qui pourraient l’être si sa loi est adoptée.
Le destin du texte, qu’il présentera cette semaine aux députés, impactera non seulement son futur, mais probablement aussi la suite du quinquennat. Si le texte est adopté sans avoir recours à l’article 49-3, Emmanuel Macron en tirera un net avantage. A l’inverse, en cas d’échec, c’est non seulement l’autorité du ministre de l’Intérieur qui serait ébranlée, mais également celle du Président. Comment prétendre assurer la sécurité des citoyens si on ne parvient pas à imposer son autorité, faute de majorité à l’Assemblée ?