Les élections à l’échelon européen se dérouleront dans un peu plus de six mois. Le parti majoritaire a commencé à se préparer, toutefois, il évite soigneusement de discuter du thème qui cause tension : la question de la distribution des sièges.
La préparation de la campagne européenne par la majorité présidentielle est en chemin. L’échéance est fixée au 9 juin 2024. Des préparratifs sont déjà en cours avec la réservation anticipée de salles en vue des prochains rassemblements par le groupe Renaissance. Les partisans de Macron envisagent également d’organiser, dès janvier, des rencontres sur le terrain avec la population française pour discuter de l’Europe, en attendant de soutenir un candidat.
Stéphane Séjourné, à la tête de Renaissance, est en tête des favoris, mais Emmanuel Macron ne prendra pas de décision avant 2024. « Il est difficile de dresser la liste sans connaître l’identité de la tête de liste », confesse un membre du comité. Cependant, le tempo devrait s’intensifier car Renaissance envisage de mettre en place sa commission d’investiture dès le 21 décembre. Son rôle sera de choisir les candidats pour le parti au pouvoir, parmi les anciens candidats et les nouveaux venus, ou peut-être même des personnalités de la société civile.
Renaissance devra certainement travailler en équipe avec ses alliés, puisque comme en 2019, la liste sera celle de la majorité présidentielle. On est tous conscient que la concurrence sera rude pour les places car les sondages actuels donnent la liste macroniste à 19-20%, ce qui se traduisirait par pas plus de 20 eurodéputés. Actuellement, le Parlement européen compte 23 représentants.
Réunion prévue entre les leaders des partis avant Noël
Le MoDem souhaiterait garder cinq sièges. Il faudrait aussi prévoir de l’espace pour le Parti radical, et probablement pour les centristes de l’UDI, avec qui les négociations ont déjà commencé. Horizons, un parti qui n’existait pas en 2019, et les partisans d’Édouard Philippe ont également exprimé leur intérêt. Actuellement, deux philippistes sont sortants: Nathalie Loiseau, la tête de liste en 2019, et Gilles Boyer, un proche collaborateur de l’ex-Premier ministre.
Pourquoi ne pas augmenter leur nombre ? Un proche d’Édouard Philippe suscite une agitation avec cette plaisanterie qui ne fait pas rire tout le monde : « 20 sièges pour cinq partis, cela signifie quatre sièges pour chacun », ironise-t-il. « Ils se croient si forts qu’ils pourraient demander 15 sièges », s’insurge un élu MoDem. « La répartition sera décidée par les présidents de partis », déclare un membre du comité, donc entre Stéphane Séjourné, Édouard Philippe et François Bayrou. Leurs seconds se sont déjà rencontrés vendredi dernier, et ce sujet délicat sera abordé par les grands patrons qui ont prévu d’organiser une réunion avant Noël.