Patrick Buisson a rendu son dernier souffle à 74 ans. Ce pilier intellectuel de la droite traditionnelle a jadis travaillé en tant que conseiller discret de Nicolas Sarkozy lors de son mandat présidentiel à l’Elysée. Par ailleurs, il était fortement engagé en faveur de l’alliance des courants de droite.
Patrick Buisson : Un renommé intellectuel de droite
Patrick Buisson, un intellectuel conservateur bien connu et éminent représentant de la droite, a été découvert sans vie à son domicile à Sables-d’Olonne, le mardi 26 décembre. Il était particulièrement reconnu comme l’instigateur d’une droite « décomplexée », une droite qui adhère aux idées autoritaires et sécuritaires.
Deuxième personne après le président lui-même au sein de l’Élysée, Buisson a été conseiller de Nicolas Sarkozy pendant une période de cinq ans. C’est lui qui a suggéré à Nicolas Sarkozy de mettre en place le ministère de l’identité nationale et de l’immigration. Il a également rédigé plusieurs discours marquants, parmi lesquels le célèbre discours de Grenoble en juillet 2010 où Sarkozy a établi un lien entre immigration et délinquance, des thèmes particulièrement chers à Buisson. De ce fait, il a été surnommé le « mauvais génie ».
Promoteur de la convergence des droites
Buisson a formé et développé ses théories tout au long de son parcours intellectuel et politique. Il n’a jamais été élu, mais a toujours côtoyé les milieux d’extrême droite. Durant sa jeunesse, il fut membre de l’Action française, une organisation royaliste et nationaliste.
Il fut également redacteur en chef du magazine Minute et chroniqueur pour le très conservateur Valeurs Actuelles. Au cours des dernières années, Patrick Buisson était un fervent défenseur de l’union des droites et prônait une alliance entre le Front national et la droite républicaine. Après avoir soutenu François Fillon lors des primaires de droite en 2016, il fut vu au premier rang dans un meeting d’Éric Zemmour lors des dernières élections présidentielles.
Des enregistrements discrets de Nicolas Sarkozy
Au cours des dernières années, Patrick Buisson et Nicolas Sarkozy ont rompu les ponts. Et pour cause, Buisson est bien connu pour avoir enregistré en cachette un nombre de réunions tenues à l’Élysée, durant le mandat de Sarkozy. Ces enregistrements ont été réalisés à l’aide d’un dictaphone dissimulé et des extraits ont été publiés entre autres par Le Point, Le Canard enchaîné et Atlantico.
A la suite de ces révélations, Nicolas Sarkozy et Carla Bruni avaient porté plainte pour atteinte à la vie privée et en 2014, Patrick Buisson avait écopé d’une amende de 10 000 euros. Sarkozy, quelques années auparavant, lors d’une cérémonie de remise de la Légion d’honneur avait cependant affirmé : « Je dois plus à Patrick que n’importe qui d’autre. »
Éloges de la droite et de l’extrême droite
Les réactions les plus fortes viennent particulièrement de la droite du spectre politique. « Patrick Buisson était un être doté d’une grande culture, un écrivain talentueux et un amoureux fervent de la France », a déclaré Marine Le Pen, sur le réseau social X.
Entre les premiers à réagir se trouve également Jordan Bardella, le président du Rassemblement national, qui rend hommage à un homme qui a réussi à faire évoluer les idées du camp national comme peu d’intellectuels y sont parvenus. Éric Ciotti, le chef du parti Les Républicains a également réagi : : « J’ai toujours grandement apprécié nos échanges, il aimait profondément la France et son histoire. » Patrick Buisson a également été à la tête de la chaîne de télévision Histoire et auteur d’une vingtaine de livres.