Jean-Noël Barrot a décrit le Plan France très haut débit comme « le chantier industriel le plus important de ce siècle naissant » en France. Au moment de son lancement en 2013, l’ambition était de rendre le très haut débit accessible à l’ensemble de la population françaises d’ici la fin de l’année précédente. Le très haut débit a effectivement été déployé, mais seulement quatre Français sur cinq en bénéficient à l’heure actuelle.
Le vaste programme de modernisation du territoire d’un budget de 20 milliards d’euros a permis de connecter jusqu’à 20 000 domiciles et entreprises à l’Internet à très haut débit par jour au cours des dernières années, soit 2021-2022, avec une moyenne de 10 000 branchements quotidiens ces dix dernières années.
Le but, annoncé pour la première fois le 28 février 2013, était d’étendre l’accès à l’Internet très haut débit à tout le pays d’ici fin 2022. Aujourd’hui, les autorités affirment avoir atteint cet objectif « sans retard de calendrier ni débordement budgétaire ». Cependant, la réalité est légèrement différente.
En effet, le coût réel a atteint 36 milliards d’euros, un montant provenant de l’Etat, des collectivités locales et des opérateurs publics et privés. De plus, les habitants de ces domiciles isolés, situés en campagne et en montagne, connectés via des lignes cuivre traditionnelles, où l’ADSL est inefficace, n’ont pas bénéficié de la fibre optique et ne le seront probablement jamais, même avec la prochaine phase du plan prévoyant « la généralisation de la fibre d’ici fin 2025 ».
En sus de cela, ces résidents souvent négligés connaissent également des problèmes de connexion à la 4G ou la 5G via le réseau mobile, en raison de leur situation dans des « zones blanches ».
Fibre, VDSL 2, 4G/5G ou satellite : différents modes de connexion
Quand on évoque l’Internet à très haut débit, à quoi fait-on référence ? Le but en 2013 était de fournir un débit de 30 mégabits par seconde, par différents moyens. La fibre optique est bien sûr la solution idéale et la plus rapide, mais le VDSL 2 qui utilise les lignes téléphoniques traditionnelles en cuivre, la 4G et 5G fixe, et plus récemment, l’Internet par satellite, sont également compris.
Alors, que peut-on faire avec un débit de 30 Mégabits par seconde ? Cela permet en effet une navigation web confortable et rapide, d’échanger des fichiers lourds, de faire de la visioconférence, de télécharger un titre musical en quelques secondes, un film en moins de deux minutes et d’accéder à des plateformes comme Netflix, qui a fait son entrée en France en 2013, l’année du lancement du Plan très haut débit.
Couverture du très haut débit sur 84% du territoire
À ce jour, selon les informations relayées par Jean-Noël Barrot ce mercredi depuis la Dordogne, 36,2 millions de sites sont connectés ou éligibles à la fibre, pour seulement 20,6 millions d’utilisateurs. Ainsi, plus de 15 millions de personnes qui pourraient bénéficier de la fibre ne le font pas encore, soit parce qu’elles n’en ressentent pas le besoin, soit à cause des travaux que cela implique. Pour ces derniers, le ministre insiste : si la fibre arrive jusqu’à chez vous, demandez à en bénéficier.
En termes de couverture du territoire, le déploiement en cours couvre 84% des territoires et touche 80% des Français. Pour atteindre les 100%, la pose de fibre continue, notamment par Orange qui a récemment été condamné à une amende de 26 millions d’euros par l’ARCEP, pour tarder ses installations dans les zones moins denses.
Enfin, pour ceux qui attendent impatiemment l’accès à l’Internet à très haut débit par câble, une nouvelle option se présente : l’accès à Internet par satellite, grâce à Starlink, le réseau d’Elon Musk, mais également la nouvelle offre d’Orange en collaboration avec Nordnet, pour moins de 50 euros par mois. Des aides possibles du Plan très haut débit, allant de 300 à 600 euros de réduction sur la facture, sont disponibles sur le site du guichet cohésion numérique, lancé en 2019 par Edouard Philippe.