Le prolongement de la protestation des exploitants agricoles sera influencé par les déclarations que le chef du gouvernement formulera ce vendredi afin d’adresser promptement leurs demandes.
Informations importantes à connaître
Jeudi 25 janvier, le mécontentement des agriculteurs s’est à nouveau manifesté de manière aiguë. Certains d’entre eux ont manifesté leur colère devant la préfecture de Gironde, à Bordeaux, en incendiant des bottes de paille et des palettes, d’après les reporters présents sur les lieux. Ils espèrent ainsi faire pression sur l’administration, soulignant que l’évolution de leur mouvement dépendra de la réponse de Gabriel Attal, le Premier ministre. Ce dernier prévoit de présenter des mesures vendredi lors d’un déplacement sur le terrain, a annoncé le ministère de l’Agriculture jeudi. Gabriel Attal a rassemblé dans la matinée les ministres de l’Agriculture, de la Transition écologique et de l’Économie à Matignon pour aborder principalement la problématique du gazole non routier (GNR), de l’élevage et de la rémunération, après avoir consulté les organisations représentatives.
La FDSEA Ile-de-France et les Jeunes Agriculteurs Ile-de-France organisent un « siège de Paris » vendredi. Via un communiqué diffusé jeudi, les syndicats invitent leurs membres à perturber les voies d’accès à la ville-lumière de 14 heures à minuit. Les autoroutes A1, A6, A10-11, A13 et A15 font partie des cibles désignées pour des « barrages ». Après leur ronde matinale qui se terminera à 9 heures, certains agriculteurs comptent bloquer le péage de Saint-Arnoult (Yvelines), selon des informations révélées par France Télévisions en provenance des syndicats.
La CGT encourage à l’unification des mouvements de protestation. La CGT « invite ses activistes et militants, là où cela est possible, à créer les conditions favorisant l’unification des revendications des salariés, des travailleuses et travailleurs du secteur agricole » , a déclaré le syndicat jeudi. Alors que la vague de protestations des agriculteurs se poursuit, « nos discussions doivent faciliter l’élargissement de la mobilisation et l’émergence de points communs sur la façon de vivre décemment de son labeur, de bien se nourrir, tout en préservant notre santé et celle de notre planète », plaide la CGT.
Incidents à Agen. En fin de journée mercredi, la situation s’est tendue dans le Lot-et-Garonne, lorsque des membres de la Coordination rurale ont brûlé des bottes de paille et des pneus devant la préfecture, sous le regard impassible des forces de l’ordre. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a appelé les préfets à faire preuve de « grande modération », en leur demandant de n’intervenir qu’en « ultime recours ».
Des demandes formulées par écrit. La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs ont présenté au gouvernement une énumération de leurs revendications. Ils réclament notamment un soutien « immédiat » et un assouplissement des contraintes écologiques. « Ce n’est pas un point de départ pour des négociations, c’est une demande exhaustive dont il n’est pas question de faire une sélection », a mis en garde le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau.