Des rassemblements sont prévus dimanche sur le territoire français pour protester contre la loi immigration qui a été votée par les députés le 19 décembre. Le Conseil Constitutionnel est censé donner son verdict concernant le texte le 25 janvier.
Alors que se rapproche la date de la déclaration du Conseil constitutionnel, diverses actions de protestations se tiendront le dimanche 21 janvier pour contester la loi sur l’immigration. À Paris, la procession partira du Trocadéro et comprendra plusieurs personnalités du monde artistique, notamment Marina Foïs, Pierre Arditi, Josiane Balasko et aussi Ariane Ascaride, qui participe en hommage à ses grands-parents italiens notamment, entre autres.
franceinfo : Qu’est-ce qui vous amène à réagir face à la loi sur l’immigration ?
Ariane Ascaride : Mon sentiment profond est que la France a toujours été une terre d’asile. C’est de cette manière que l’on m’a appris à connaître mon pays. D’ailleurs, j’ai toutes les raisons d’être reconnaissante que la France ait été une terre d’asile, puisque sans cette générosité, mes grands-parents italiens n’auraient pas pu s’y installer et je ne serais probablement pas ici aujourd’hui. C’est cette histoire d’accueil qui a fait de moi ce que je suis. Sinon, où serais-je ? Je ne suis pas certaine… Je tiens à exprimer ma gratitude envers la France pour avoir accueilli mes grands-parents.
Quant à présent, je trouve troublant, et pour tout dire choquant, de constater qu’il existe ce qui semble être une option privilégiée en faveur des natifs du pays par rapport à ceux qui contribuent à son bon fonctionnement ! Certes, nous avons pu compter sur eux durant la crise sanitaire pour assurer le nettoyage des établissements médicaux, tenir les caisses dans les supermarchés ; et tout cela malgré le fait que certains d’entre eux n’aient pas, à ce jour, régularisé leur situation sur le plan administratif. Au prix de leur santé parfois. Alors comment est-il possible de ne pas considérer cela ? Comment exprimer mon sentiment ? J’éprouve un profond sentiment de honte.
Il semble pourtant que cette loi jouisse d’une certaine popularité
Je me dois de vous rappeler que l’histoire de notre nation nous a montré que l’opinion populaire n’est pas nécessairement une opinion équitable. Je pense fermement que la gauche a la responsabilité de se rassembler pour faire entendre sa voix clairement et fortement.
« Bien que cette loi puisse paraître populaire, je suis convaincue qu’il existe un grand nombre de personnes en France qui ne sont pas en accord avec cette loi. »
Ariane Ascarides’exprimant à 42mag.fr
J’espère sincèrement qu’il y aura une grande mobilisation ce dimanche. Après tout, il y a une certaine fierté à reconnaître ce que nous sommes en tant que nation. Il y a une grande quantité de richesses en France et ce sentiment de repli sur soi me donne l’impression que nous nous diminuons. L’utilisation de la peur n’est jamais une bonne solution pour résoudre les problèmes. La peur est souvent exploitée en temps de crise, ce qui n’est jamais bénéfique.