La dirigeante du gouvernement a accueilli l’arrivée de la nouvelle année au cœur du poste avancé du 9e bataillon d’infanterie de marine. Loin du bruit entourant un éventuel remaniement et du tumulte généré par la loi relative à l’immigration.
La cheffe du gouvernement célèbre la nouvelle année en Guyane
Pour la première de sa carrière, Elisabeth Borne, chef du gouvernement, a choisi de passer la nuit de la Saint-Sylvestre en Guyane, un département qui compte plus de 300 000 résidents. Elle y est allée en compagnie de Prisca Thevenot, qui occupe le poste de secrétaire d’État à la Jeunesse. À leur arrivée à Cayenne, la capitale, elles ont rendu un hommage solennel aux forces de l’ordre en poste là-bas, qui ont perdu deux membres dans leur lutte contre l’orpaillage illégal cette année. Ces forces de l’ordre sont constituées d’environ 2 200 militaires et un contingent d’à peu près 1 000 gendarmes.
Suite à cet hommage, un entretien a eu lieu entre la Première ministre et Sandra Trochimara, la maire de Cayenne. L’objectif de la rencontre était de discuter sur des solutions pour désenclaver ce département de la taille du Portugal, qui n’a que deux voies nationales. Plus tard, à Maripasoula, une ville nichée en plein cœur de la forêt amazonienne, des danses traditionnelles ont accueilli Elisabeth Borne. Elle y a également discuté avec le maire, Serge Anelli. Ensuite, elle s’est rendue à la base avancée du 9e régiment d’infanterie de marine (RIMa). Sur place, Romain Besseron, le chef-cuisinier en chef de Matignon, avait préparé un dîner à base de foie gras, suprême de volaille des Landes et un gâteau au chocolat.
Renforcement des moyens militaires attendu
Avant de commencer le dîner, les invités ont assisté à une présentation de l’opération Harpie, une action qui lutte contre l’orpaillage illégal. Joël Sollier, le procureur général, a appelé à une réévaluation de cette politique, soulignant que l’orpaillage illégal continue même si des mesures pour le contrer existent déjà. La réponse d’Elisabeth Borne a été de louer l’indéfectible engagement des militaires dans cette lutte et d’évoquer l’arrivée prochaine de nouveaux équipements grâce à la loi de programmation militaire. Elle a mentionné notamment l’arrivée de drones et d’hélicoptères. La visite a été couronnée par l’attribution à la Première ministre de la médaille Etoile Forêt d’or par le 9e RIMa. Cette décoration est décernée aux militaires qui ont démontré leur capacité à survivre dans la jungle sur le long terme.
Le programme du lundi pour Elisabeth Borne sera de visiter un point de contrôle fluvial sur la rivière Petit Inini, à bord d’une pirogue. Elle passera aussi par le village amérindien de Taluen. Un autre arrêt est prévu à Dorlin, là où Arnaud Blanc, un major du GIGN, a trouvé la mort en mars dernier lors d’une opération contre l’orpaillage clandestin. Avant de prendre son vol retour pour Paris, la Première ministre discutera du combat contre le trafic de drogue à l’aéroport de Cayenne. Car en étant une plaque tournante d’approvisionnement en drogues, et particulièrement en cocaïne, la Guyane est bien associée à ce fléau.