L’adaptation actualisée de la série basée sur le reptile géant, située dans l’ère post-guerre du Japon et qui a particulièrement fait sensation aux États-Unis, est un triomphe aussi bien en termes de substance que d’esthétique. Le film sera à nouveau à l’affiche dans les cinémas français pour une durée de deux semaines à partir du mercredi 17 janvier.
Godzilla Minus One : une nouvelle réussite japonaise
Godzilla Minus One est la 37ème œuvre mettant le fameux lézard géant à l’honneur, depuis sa première apparition sur grand écran en 1954. Ce film remporte un immense succès, de par sa forme tout d’abord, qui laisse les spectateurs bouche bée devant les scènes de destruction de Tokyo par la créature. Étonnamment, le réalisateur Takashi Yamakazi a réussi ce tour de force avec un budget de 15 millions de dollars, bien inférieur aux 200 millions dépensés pour la dernière adaptation américaine, Godzilla versus Kong en 2021, qui a déçu de nombreux spectateurs.
Comme le souligne Daniel Andreyev, journaliste spécialisé dans la culture pop japonaise, « Il s’agit là d’un remarquable retour de cette franchise au Japon, qui revient aux sources tout en proposant une réinterprétation intelligente du tout premier Godzilla. Ce film d’époque place à nouveau les humains au cœur de cet univers. C’est un retour de la franchise à son pays d’origine et il présente toutes les caractéristiques d’un véritable blockbuster, avec une interprétation typiquement japonaise. »
« Malgré un budget de 15 millions de dollars, le réalisme du film et la qualité des reconstitutions donnent l’impression qu’il en a coûté 200, tandis que certains blockbusters récents, malgré leurs budgets colossaux, offrent un résultat visuellement pauvre et décevant. »
Daniel Andreyev, analyste de la pop culture japonaiseà franceinfo
Une œuvre engagée sur la douleur de la guerre
Si Godzilla Minus One se distingue, c’est certainement grâce à l’univers dans lequel il se déroule : le Japon de l’après-Seconde guerre mondiale. Il met en scène un peuple japonais affamé et vaincu, et présente le monstre comme une métaphore de la fierté nationale ébranlée du pays et des conséquences dévastatrices des bombardements nucléaires américains.
« Le film explore les destins des vétérans et des blessés de guerre, de ces individus hantés par leurs traumatismes. C’est donc une réelle étude sur le traumatisme, soit celui de la défaite, soit celui des conséquences de la bombe atomique, mais aussi celui de la culpabilité de ne pas avoir appuyé le bon camp, d’après certains. Le film réussit cette association entre réalité et spectacle, car au-delà de ce propos profond, on retrouve le plaisir cinématographique d’un lézard géant détruisant des villes. Un spectacle efficace que le cinéma japonais n’avait pas proposé depuis plusieurs décennies. », explique Daniel Andreyev.
Déjà, Godzilla Minus One a généré plus de 35 millions de dollars au Japon, et 49 millions aux États-Unis, devenant ainsi le record pour un film japonais et pointant à la cinquième place pour un film non-américain.