La majorité de la population indienne, soit plus de 50%, qui appartient aux classes les plus modestes, rencontre de plus en plus de difficultés. Cela est d’autant plus paradoxal que le pays dans son ensemble bénéficie d’une croissance économique annuelle très vigoureuse.
Le Président Français Emmanuel Macron, a prévu son arrivée en Inde le jeudi 25 Janvier. Sa visite officielle qui va durer deux jours comprend divers événements, y compris sa participation à la parade militaire du Jour de la République. Cette visite mettra l’accent sur la défense, où des discussions autour de l’achat de chasseurs Rafale seront menées, en plus de se concentrer sur le développement économique. Accompagnant le président, un groupe de quinze chefs d’entreprise visitera le pays qui présente une croissance significative, atteignant environ 7% annuellement. C’est une attraction majeure pour les entreprises françaises intéressées par le marché indien. Cependant, il est à noter que cette croissance économique est inéquitablement répartie, ce qui entraîne un écart croissant entre les riches et les pauvres.
Dans un contexte indien, Awdesh Chaturvedi, un homme d’une quarantaine d’années, est satisfait de son récent achat d’une voiture française SUV Renault conçue pour son ménage de sept membres et qui est également respectueuse de son budget, qui est aux environs de 10 000 euros. Il est ravi de constater que la voiture est assez spacieuse pour accueillir sa famille lors de leurs voyages et dispose d’options attractives sans dépasser son budget. Sa femme la trouve esthétiquement plaisante. Renault, semblable à l’expérience d’Awdesh, bénéficie d’une excellente réputation en Inde, étant la 10e marque en termes de ventes. C’est le résultat de l’amélioration du pouvoir d’achat de la classe moyenne qui soutient ces ventes par une consommation plus élevée.
Un salaire de seulement 100 euros par mois
Cependant, la majorité de la population appartenant aux classes basses ne s’est pas encore remise de l’impact économique de la pandémie de Covid. Salma Parveen, une travailleuse domestique vivant dans la banlieue de Delhi qui élève ses quatre enfants avec un salaire de seulement 100 euros, en est un exemple. Elle déclare qu’elle a perdu ses employeurs réguliers à cause du Covid et que ses revenus ont fortement diminué depuis. Bien que ses parents l’aident, elle ne peut couvrir que les dépenses de base, comme la nourriture, ayant dû réduire le budget alloué aux soins médicaux.
Le gouvernement indien affirme avoir réussi à réduire la pauvreté de deux tiers au cours de la dernière décennie. Cependant, ces chiffres sont de plus en plus politisés, suscitant le scepticisme parmi les experts. De tels doutes sont partagés par Deepanshu Mohan, économiste et directeur du Centre des nouvelles études économiques à l’Université Jindal, près de New Delhi. Il note une diminution des salaires réels après inflation et que le gouvernement est contraint de fournir une aide alimentaire à presque 800 millions de personnes, devant prolonger cette assistance pour encore cinq ans. Selon Mohan, la preuve est flagrante concernant le niveau de pauvreté existant en Inde. Malgré les tentatives du gouvernement de stimuler l’industrie pour créer des emplois pour les travailleurs non qualifiés, ces efforts n’ont pas porté leurs fruits, la croissance étant désormais principalement stimulée par une petite minorité travaillant dans des services qualifiés.