« Ma présence avait un objectif précis, l’attribution du statut de centre spécialisé dans les troubles intellectuels rares », s’est justifiée la ministre, déplorant un « flot de malveillance absolument non justifié ».
La visite d’Agnès Firmin-Le Bodo à l’Institut Jérôme Lejeune déclenche une vague d’indignation
Le vendredi 5 janvier, Agnès Firmin-Le Bodo, ministre de la Santé par intérim, était au cœur d’une controverse suite à sa visite à l’Institut Jérôme-Lejeune. Cet institut est lié à la tristement célèbre Fondation Jérôme Lejeune, bien connue pour sa ferme opposition à l’avortement et à l’euthanasie.
C’est avec passion et énergie que j’ai visité l’Institut Jérôme Lejeune. Je suis impressionnée par l’innovation et la quête de connaissances autour des déficiences intellectuelles pratiquées à un tel niveau d’excellence.
Merci à toute l’équipe pour leur accueil chaleureux et nos échanges enrichissants ! pic.twitter.com/6t0epkZeqh
Pierre Ouzoulias, sénateur communiste des Hauts-de-Seine, a critiqué sur X (autrefois Twitter) cet « éloge » de la ministre à la Fondation Lejeune, un symbole du conservatisme, connue pour son opposition à l’IVG et à de nombreuses recherches médicales. « C’est ça le progressisme à la Macron ? », a-t-il raillé.
Boris Vallaud, le leader des députés du Parti Socialiste, a également critiqué cette visite : « Célébrer ces militants farouchement opposés à l’IVG et au mariage pour tous est un signe alarmant de la part du gouvernement. Une manière de poursuivre la refonte de la droite. ».
« Présentez des excuses ou prenez-en la responsabilité »
Face à ces nombreuses critiques, la ministre a essayé de se défendre : « Cette visite faisait partie de la labellisation en tant que centre de compétences pour les déficiences intellectuelles rares. ». Les centres de recherche peuvent obtenir une telle certification pour leurs travaux sur les maladies rares (déficiences intellectuelles rares, épilepsies rares, etc.). « Pour ceux que cela dérange, la démocratie, c’est aussi échanger avec les personnes qui ne partagent pas vos idées. J’ai eu une discussion très intéressante sur la fin de vie avec les professionnels de la santé de cet institut. », a-t-elle déclaré.
Laurence Rossignol, sénatrice socialiste et ancienne ministre des Familles, n’a pas accepté cette défense. « Madame la Ministre, vous gratifiez un institut lié à une fondation qui lutte sans relâche contre l’IVG, la pilule du lendemain et la recherche sur l’embryon. Ils ne cessent de nous harceler avec des procès qu’ils perdent à chaque fois. Alors, arrêtez de vous poser comme la victime. Présentez des excuses ou prenez-en la responsabilité. », lui a répondu Rossignol sur X. « Une ministre prête à tout pour sauver son portefeuille », a ajouté Colombe Brossel, sénatrice socialiste.
Agnès Firmin-Le Bodo a pris les rênes du ministère de la Santé par intérim après la démission d’Aurélien Rousseau, en désaccord sur la loi immigration. À l’heure où des rumeurs de remaniement circulent, elle est affaiblie politiquement par un scandale de cadeaux interdits lié à son ancien poste de pharmacienne.