Il n’est pas encore clairement déterminé quand la nomination des autres membres du gouvernement aura lieu. Quelle est la situation actuelle pour les ministres en place du gouvernement précédent et leurs équipes, alors qu’ils attendent de savoir s’ils reprendront leurs fonctions ?
Les ministres sortants qui guettent une éventuelle réintégration au gouvernement se trouvent dans l’incertitude, dans une atmosphère de salle d’attente. Ils ignorent s’ils seront fixés avant ou après la prochaine prise de parole politique de Gabriel Attal le 30 janvier. Cela surpasserait le record de 20 jours d’attente du gouvernement Castex en 2020.
Pendant cette pause, que font-ils ? Ils se relaxent, prennent un café, lisent, passent du temps en famille, partagent des balades à vélo… « Je n’ai pas pris de pause aussi conséquente depuis 20 ans, sans compter les vacances », confie un des ministres. Néanmoins, certains continuent à travailler légèrement chez eux, pour « se préparer à un éventuel retour ». Leurs conseillers, sans salaire pour le moment, attendent un appel ou s’inscrivent à Pôle emploi, pour être préparés à toute éventualité. Ils se consacrent à des footings à des heures autrefois impensables, faisant du sport à 10h30 le lundi, ou à 11h le mardi. « On est en alerte, on ne se sent pas vraiment en vacances », explique une conseillère qui n’a pas entièrement vidé ses affaires au ministère, elle a « seulement un peu rangé son bureau », au cas où elle devrait « revenir en urgence » pour tout rassembler si son supérieur n’est pas reconduit.
Les ministres et les cabinets qui ne sont plus en fonction n’ont pas le droit de retourner à leur bureau depuis la nomination du nouveau gouvernement. Cependant, il y a une exception, celle de Stanislas Guerini. Personne n’a repris les rênes de la fonction publique, ainsi il prend en charge les sujets courants. Le ministre et son cabinet sont encore au bureau, avec des horaires plus détendus qu’auparavant. Stanislas Guerini a presque été implicitement reconduit lorsque Emmanuel Macron a mentionné, lundi, qu’il « sera chargé » de la réforme de la fonction publique.
« Ils sont calmes et apaisés »
En attendant, les ministères importants ressentent l’absence des renforts car ils doivent gérer les urgences des précédents responsables. Christophe Béchu, au poste de transition écologique, avait quatre collègues ministériels : logement, transports, collectivités et biodiversité. Résultat : un ministère presque désert et un emploi du temps « très chargé ». La même situation se présente à Bercy, Bruno Le Maire espère le retour de ses quatre collègues : Jean-Noël Barrot au numérique, Roland Lescure à l’industrie, Olivia Grégoire au commerce et Thomas Cazenave au budget. Actuellement, la gestion de ces postes est assurée par les 15 conseillers de Bruno Le Maire. « Nous sommes en effectif réduit, comme au moment du confinement, c’est un peu inquiétant », confie l’un d’eux.
Avant le réaménagement, environ cinq fois plus de personnes géraient ces tâches, avec les cabinets des ministres délégués et celui dédié à l’énergie chez Agnès Pannier-Runacher, poste désormais sous la responsabilité de Bercy. Agnès Pannier-Runacher devrait migrer vers le secteur de la santé si tout se passe comme prévu. La liste des nouveaux membres de l’équipe est attendue avec impatience. Même si certains anciens ministres se disent « confiants » et « paisibles », rien n’est sûr jusqu’au dernier moment, surtout pour un gouvernement qui ne devrait pas compter plus d’une trentaine de membres et où le Modem et Horizons veulent une représentation équitable. Un conseiller du gouvernement voit un aspect positif dans cette longue attente pour les anciens membres du gouvernement : « Ils sont calmes et apaisés ».