L’entrée de Stéphane Séjourné au Quai d’Orsay est favorablement accueillie à Bruxelles. En ayant travaillé au Parlement européen, il s’y est fait connaître comme un individu capable de négocier des compromis.
Le récent remaniement a fait s’écarquiller beaucoup d’yeux, notamment due à la sortie de Catherine Colonna et l’arrivée de Stéphane Séjourné au Ministère des Affaires étrangères. Stéphane Séjourné, un fervent suppoerteur de Macron depuis le début de sa carrière politique, est connu pour sa proximité persistante avec le président, même après son départ de l’Élysée en 2018. Cependant, depuis son élection au Parlement européen en 2019, il a maintenu une distance physique avec Paris. Bien que la liste présidentielle ait été conduite par Nathalie Loiseau, c’est Séjourné qui a orchestré la campagne.
Après son entrée au Parlement Européen en 2019, Séjourné est devenu le leader de la délégation française de La République en marche. Deux ans plus tard, en octobre 2021, il a pris la suite du Roumain Dacian Cioloş en devenant le président du groupe centriste où les Français forment la plus large délégation. Il a occupé ce poste pendant un peu plus de deux ans et a prouvé qu’il pouvait gérer un groupe centriste composé de fortes personnalités et de partis aux idées parfois différentes, comme le parti libéral allemand FDP ou le parti suédois Liberalerna.
Plus de reconnaissance, moins de pouvoir
À Bruxelles, Stéphane Séjourné a su maîtriser les subtilités du Parlement européen, notamment en matière de compromis sur des sujets complexes comme la loi sur la restauration de la nature ou le Pacte asile et migration. Son arrivée au Ministère des Affaires étrangères est marquée par son expérience approfondie des affaires européennes, ce qui lui facilitera les relations avec ses pairs. Sa position inébranlable sur l’état de droit en Hongrie pourrait toutefois créer certaines tensions avec les Hongrois. Mais certains mettent Séjourné en garde : son nouveau poste pourrait lui apporter prestige mais il pourrait simultanément voir son influence diminuer.
Son départ du Parlement européen engage une série de successions, car il faut déjà le remplacer à la tête du groupe Renew. Ce sera le libéral néerlandais Malik Azmani qui se chargera de ce rôle, mais seulement de manière provisoire, ce qui nécessitera un vote. La principale question qui se pose au sein du groupe centriste est de savoir qui sera le chef de file pour les élections européennes de juin.