La composition du gouvernement dirigé par Gabriel Attal n’est toujours pas finalisée. L’annonce des autres membres n’aura lieu qu’en fin de semaine. Cependant, en arrière-plan, les négociations se poursuivent activement avec les partenaires de la majorité.
Les deux forces politiques alliées à la majorité, Horizons et le MoDem, aspirent à « s’améliorer » lors de la session de rafraîchissement. La désignation des ministres délégués et secrétaires d’État est prévue pour la fin de la semaine et ils attendent vivement une correction. Édouard Philippe et François Bayrou ont discuté de cette question avec le président et le Premier ministre.
Idéalement, le chef du MoDem, souhaiterait avoir quatre ministres, en plus de Marc Fesneau, qui est à la tête du ministère de l’Agriculture. Un membre senior du parti déclare même, en plaisantant légèrement, que « On pourrait demander six postes ministériels en tout! ». Le raisonnement est le suivant : avec 51 députés, le MoDem représente 20% de la majorité parlementaire. « Pourquoi n’aurions-nous pas également 20% du gouvernement? », se demande un député. Un partisan de Macron met fin à ces ambitions avec scepticisme : « Que nous apporte le MoDem aujourd’hui? Rien. Qu’ils rejoignent l’opposition et ils verront comment ils sont reçus ». Une certaine tension est palpable à l’écoute des ambitieuses exigences de François Bayrou.
Horizons plus sûr que le MoDem
Édouard Philippe, le dirigeant d’Horizons, n’a également qu’un seul représentant ministériel dans l’actuel gouvernement. Il souhaite aussi un rééquilibrage. Peut-être avec trois postes ministériels en plus de ceux pris en charge par Christophe Béchu, qui gère le large portefeuille de la Transition écologique. « On demande trois places pour en obtenir deux, mais si au bout du compte il n’y en a qu’une, Édouard Philippe ne fera pas un scandale », rassure son bras droit. Un député Horizons pense que le groupe mérite d’être bien traité car « on est un partenaire loyal et fiable, on l’a prouvé à l’occasion de la loi d’immigration » . Une alliance plus stable que le MoDem, où cinq députés ont voté contre et 15 se sont abstenus. Chaque membre joue sa carte, quitte à déséquilibrer ses collègues. Qui obtiendra quoi au bout du compte? Un proche d’Édouard Philippe admet n’avoir qu’une légère idée de la situation à l’heure actuelle.
Dans la configuration finale du gouvernement, un autre allié est à prendre en compte : le Parti radical. Ce petit parti centriste était anciennement dirigé par Jean-Louis Borloo. Son président actuel, Laurent Hénart, a obtenu des assurances du président, du secrétaire général de l’Élysée et du Premier ministre que son mouvement aurait une représentation. Cela pourrait se faire par la reconduction de l’ancienne ministre chargée des Collectivités locales, Dominique Faure. Toutefois, Laurent Hénart a aussi proposé un sénateur et un député en cas de besoin de renouvellement à la tête du gouvernement. Une chose est certaine : si toutes les attentes des alliés sont satisfaites, le gouvernement comptera déjà théoriquement 23 membres. Le défi reste de ne pas dépasser les 30 membres.