Emmanuel Macron a transmis ses souhaits pour l’année 2024 à la population française lors d’un discours diffusé dimanche à 20h. On observe une multitude de réponses politiques venant de divers horizons.
Dimanche 31 décembre, le chef de l’État a formulé ses souhaits pour la France pour l’année 2024. Il a alors promis une « année de détermination, d’efficacité et de résultats » lors d’un allocution de 13 minutes depuis les jardins de l’Elysée. Parmi les sujets évoqués, le chef de l’État a parlé de l’Europe, des Jeux Olympiques, de la réforme des pensions de retraite et du « réarmement économique ». Sitôt son discours terminé, les retours ont afflué, notamment sur les médias sociaux.
Alexis Corbière, député de la France insoumise de Seine-Saint-Denis, invité sur 42mag.fr après l’allocution du chef de l’État, juge les vœux d’Emmanuel Macron comme « symptomatiques de sa manière d’aborder la politique, à savoir une absence totale de lucidité sur la réalité du pays », estime-t-il. Selon Alexis Corbière, l’année 2023 est « une année marquée par une brutalisation sociale, démocratique et même sur le plan écologique ».
« Mensonges », « Vide », « Impuissance »
Jean-Philippe Tanguy, député du Rassemblement national de la Somme, invité sur 42mag.fr, estime qu’Emmanuel Macron s’est « perdu dans ses propres mensonges » en « inventant un pays exempt de chômage, de crise du pouvoir d’achat et de violence ». « Je ne dis pas qu’il ne faut pas envisager l’avenir avec optimisme » ajoute-t-il, « mais être aussi déconnecté et éloigné de la réalité est très inquiétant ». Le député de la Somme craint que ces vœux « confirment » que le chef de l’Etat “ne fera rien pour les difficultés actuelles de pouvoir d’achat et de salaires” dont souffrent les Français. En qualifiant de « choix décisif » le fait de « poursuivre ou bloquer l’Europe » lors de ses vœux, Emmanuel Macron s’est « écarté de son rôle de président » selon Jean-Philippe Tanguy. Ce dernier accuse le chef de l’État d’avoir utilisé « les moyens matériels de l’Elysée et un moment de rassemblement national » pour pratiquer une « politique partisane ».
« Il nous a habitués à un marketing politique qui sonne de plus en plus creux », note le député Républicain Fabien Di Filippo, sur 42mag.fr. Selon le député de la Moselle, le président a affiché « un optimisme démesuré » en contradiction avec « la situation réelle du pays ». « Nous ne pouvons pas être satisfaits d’un discours qui fait abstraction des véritables enjeux », selon lui. « Il y a un désir de masquer une certaine impuissance et une responsabilité dans la situation actuelle », a-t-il conclu.
« Bel éloge », « déterminé », « constant »
Patrick Vignal, député Renaissance de l’Hérault, salue sur 42mag.fr un « discours qui reflétait bien l’année 2023. » « J’ai vu un président qui présentait une ligne directrice déterminée », a-t-il poursuivi. « On ne peut pas reprocher au président d’être une personne déterminée » avant de conclure : « J’ai apprécié le discours du président, j’attends maintenant sa mise en œuvre ».
La ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, souligne sur X « un bel éloge (…) rendu aux artisans, compagnons et entrepreneurs qui travaillent sur l’impressionnant chantier de Notre-Dame de Paris. Oui, c’est une véritable fierté française ».
Le ministre de l’Éducation nationale soutient également : « Emmanuel Macron déterminé et constant », souligne Gabriel Attal.
Emmanuel Macron a joué à la perfection « son rôle de président de la République » selon Benjamin Haddad, député Renaissance de Paris, qui s’est exprimé lundi 1er janvier sur 42mag.fr. Benjamin Haddad perçoit une image d’un chef de l’État « fidèle à lui-même », « qui montre de la détermination, de la combativité et dresse le bilan de [son] action jusqu’à présent ».
Benjamin Haddad cite notamment le bilan économique du gouvernement avec un « taux de chômage le plus bas depuis 40 ans, la réindustrialisation du pays ». Il parle également du « renforcement des pouvoirs régaliens, avec des augmentations historiques des budgets alloués à la défense, la sécurité et la justice ».
Le député Renaissance est notamment satisfait d’avoir entendu un président « traçant des perspectives pour les années à venir ». « Continuer à agir pour atteindre le plein emploi et réformer notre pays; continuer à investir dans les technologies de demain, dans la transition écologique, continuer à assurer l’autorité du pays, notamment un investissement important dans l’éducation », énumère Benjamin Haddad.
« Maledictions », « autosatisfaction », « grandiloquence »
« Le président semble vivre manifestement dans une autre dimension », critique sur X le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, après les vœux d’Emmanuel Macron. « Prétendre construire une France ‘plus juste’ en imposant la réforme des retraites et en restant inactif face à l’inflation… », ajoute-t-il.
« On attendait des vœux, on reçoit des malédictions », se lamente Jean-Luc Mélenchon. « Il dit : plus et plus vite ! Nos vœux : pas ça ! Une autre France est possible », ajoute le leader de la France insoumise, ancien candidat à l’élection présidentielle.
Thomas Portes, député de la France insoumise de Seine-Saint-Denis, se plaint qu’Emmanuel Macron » continue à montrer du mépris en se réjouissant de l’adoption de la réforme des retraites, une réforme adoptée en dépit de l’opinion des Français ». Ce membre de la commission des lois fustige également le » cynisme du chef de l’État qui « évoque la difficulté de trouver un logement. »
Mathilde Panot critique « un numéro d’autosatisfaction d’une indécence sans précédent. ». Selon la député, le chef de l’État « se félicite d’avoir annihilé nos droits à la retraite, au chômage, d’une loi immigration qui reprend le programme de Le Pen et d’avoir appauvri toujours plus le peuple de France. » Avant de conclure : « Maudite soit l’époque de Macron, une autre naîtra. »