Lundi dernier, Élisabeth Borne a soumis sa démission au président Emmanuel Macron, qui l’a validée. La situation n’a pas manqué de provoquer des remous immédiats, aussi bien au sein du parti au pouvoir que parmi les partis d’opposition.
Le mandat de 602 jours à la tête du gouvernement du Premier ministre Élisabeth Borne s’est terminé le lundi 8 janvier. La démission a été soumise à Emmanuel Macron qui a donné son accord. Dans sa lettre de démission consultée par 42mag.fr, Borne a reconnu les efforts des ministres qui ont contribué à l’adoption de la réforme des retraites, de la loi sur l’immigration, et de plus de cinquante autres lois au Parlement dans des conditions exceptionnelles. Le Président de la République a rendu hommage à son engagement et a remercié Élisabeth Borne pour sa dévotion au service de la Nation. Cependant, les partis d’opposition de tous bords ont critiqué le bilan de l’ancienne Premier ministre.
Madame la Première ministre, chère @Elisabeth_Borne, votre travail au service de notre Nation a été exemplaire chaque jour. Vous avez mis en œuvre notre projet avec le courage, l’engagement et la détermination des femmes d’État. Merci de tout cœur. pic.twitter.com/G26ifKfKzj
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) January 8, 2024
Des compliments au sein de la majorité pour l’ancienne dirigeante du gouvernement
Ses anciens collègues ne tarissent pas d’éloges à son égard. Clément Beaune, ministre des Transports, l’a félicitée pour son courage et ses convictions. Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction publique, a déclaré être fier d’avoir été ministre dans son gouvernement. Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique a simplement dit « Merci » et posté une photo avec Élisabeth Borne. La ministre des Sports, Amélie Oudéa Castera, a salué une meneuse d’équipe déterminée et exemplaire, et s’est dite honorée de travailler à ses côtés.
« Difficile de résumer en quelques mots une expérience aussi importante sur le plan humain et politique. Mais travailler avec Elisabeth Borne a été un honneur », a déclaré l’ancien ministre de la Santé Aurélien Rousseau. Le parti d’Emmanuel Macron, Renaissance, a salué sur les réseaux sociaux sa politique ambitieuse et courageuse pendant ses 20 mois à Matignon. Patrick Vignal, député Renaissance, a reconnu que malgré des moments compliqués, elle a su faire face, et a dénoncé l’absence de réflexion et de hauteur dans les critiques de l’opposition.
Élisabeth Borne critiquée par la gauche pour avoir « délabré » la démocratie
La gauche menace d’une motion de censure et critique son mandat. « Après le licenciement par email, Emmanuel Macron invente le licenciement par tweet », écrit Olivier Faure, premier secrétaire du PS, en référence au tweet du président remerciant Élisabeth Borne. Olivier Faure a également dénoncé un bilan déplorable de la Premier ministre sur 42mag.fr.
Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée, condamne la démission de Borne, en déclarant : »Borne a démissionné, laissant en héritage 23 49.3 et une démocratie grandement détériorée ». Elle demande un vote de confiance à l’Assemblée pour le successeur de Borne et menace de déposer une motion de censure si cela n’est pas respecté. Éric Coquerel, député LFI, a estimé que le bilan était extrêmement négatif. Cyrielle Châtelain, présidente du groupe écologiste à l’Assemblée, dit avoir le sentiment d’une longue dérive. Sandrine Roussau a regretté le « gâchis inouï » de la loi immigration.
Du côté de la droite, les mérites d’Élisabeth Borne sont mis en avant
Eric Ciotti, président des Républicains, a porté un regard positif sur Borne, reconnaissant qu’il appréciait son intégrité et sa rigueur intellectuelle, malgré leurs divergences. Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, a salué chez Borne une honnêteté dans leurs échanges et un courage dans un contexte politique complexe. La présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, a félicité Borne pour avoir incarné avec dignité et courage une femme au pouvoir.
Le Rassemblement national critique vivement la reforme des retraites et les 49-3 de l’ancienne Premier ministre
Le Rassemblement national ne mâche pas ses mots. Sébastien Chenu, vice-président du RN et vice-président de l’Assemblée nationale, a critiqué Borne en déclarant : « Borne ne battra donc pas le record de 49.3. Elle était pourtant bien partie ». Laure Lavalette, députée RN, reproche quant à elle une réforme des retraites inéquitable et l’utilisation répétée de l’article 49.3. Selon elle, c’est ce que l’histoire retiendra du gouvernement Borne. Elle demande désormais un changement concret de politique pour améliorer la situation des Français.