Pendant son allocution aux médias, mardi, le chef de l’Etat a mentionné l’instauration d’un nouveau « congé postnatal » ainsi qu’un « plan d’envergure » pour combattre l’infertilité.
Le gouvernement a révélé le mardi 16 janvier sa nouvelle stratégie pour contrer la baisse de la natalité et l’infertilité. Le projet comprend un revirement de politique sur le congé parental, qui serait désormais transformé en un congé de naissance. Cette décision, d’après Violaine de Filippis-Abate, porte-parole d’Osez le féminisme!, s’aligne encore une fois sur les préoccupations de l’extrême droite tout en faisant peu pour résoudre l’inégalité criante entre hommes et femmes en matière de parentalité.
« Il faut remarquer que cette problématique est traditionnellement une préoccupation de l’extrême droite », souligne l’activiste, « et on constate qu’Emmanuel Macron tente, à nouveau comme il l’a fait sur l’immigration et dans ses commentaires sur Gérard Depardieu, de toucher l’électorat de cette frange politique qui craint grandement le concept de ‘remplacement démographique’, en utilisant une terminologie presque militariste. »
À son avis, en cherchant à faire muter le congé parental en un congé de naissance plus court mais mieux rémunéré, le président de la République démontre qu’il aborde le problème de la mauvaise façon. « Peut-être que la diminution de la natalité est le résultat également de la morosité ambiante, de l’inflation ou encore d’une mauvaise politique monétaire. On aurait aimé l’entendre sur ces sujets. »
Favoriser le progrès de la congé paternité
« Il a mentionné que le congé serait pour les deux parents et que le choix serait libre. Pourtant, on peut facilement deviner que ce sera la mère qui prendra le congé », se désole la porte-parole, qui milite pour une modification du congé paternité incluant une rallonge obligatoire de la durée du congé. Par ailleurs, l’augmentation de la rémunération du congé parental pourrait inciter « plus de pères à le prendre, mais on ne peut ignorer que l’écart de salaire entre hommes et femmes est encore de 22% d’après l’Insee. Ceci entrave l’évolution de carrière des femmes. Ce dispositif, en fin de compte, ne résout pas ces problèmes enracinés. Encore une fois, c’est comme si on mettait un sparadrap sur une plaie béante. »