L’attribution de ce poste modifie la situation, l’individu qui vient d’être désigné ministre des Affaires étrangères était auparavant envisagé pour diriger la liste Renaissance lors des élections européennes du 9 juin. En absence d’un candidat évident pour piloter la campagne, ceux qui soutiennent Macron cherchent donc la personne qui correspondrait le mieux au poste.
L’équipe présidentielle était, quasiment, prête à démarrer la campagne européenne la semaine du 22 janvier, avec Stéphane Séjourné en première position. La donne a cependant changé, puisque le chef de Renaissance vient d’être nommé ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Le temps est compté selon une députée européenne, étant donné que le vote aura lieu le 9 juin 2024. Un cadre admet que le manque de visibilité lié au remaniement rend l’anticipation difficile.
Il est attendu un second tour de nominations pour compléter l’équipe gouvernementale. Pendant ce temps, les sondages ne sont pas très encourageants. Le week-end du 13 et 14 janvier, une enquête Elabe pour La Tribune Dimanche positionnait la liste macroniste à 18%, 10,5 points derrière la liste Rassemblement national (RN) de Jordan Bardella, avec aucun effet notable suite à l’installation de « Gabriel Attal à Matignon », du moins pour le moment. Un eurodéputé reconnait que ce sondage, comme les précédents, n’est pas des plus favorables mais tient à rappeler que « en 2019 notre liste était à 16% à la même époque, avant de finir à 22% ». Il suggère ainsi que rien n’est encore décidé pour les élections du 9 juin.
Un candidat provenant de l’aile gauche ?
En l’absence d’un candidat évident pour prendre les rênes, la recherche du profil adéquat a repris parmi l’équipe présidentielle. Peut-être faudrait-il envisager l’ancien ministre des transports Clément Beaune ? Il semble bénéficier de soutiens parmi les élus et les militants, d’après son entourage. Ex-ministre des Affaires européennes lors du premier mandat d’Emmanuel Macron et impliqué dans l’organisation du vote du 9 juin, son nom est souvent évoqué. Olivier Véran est également mentionné, l’ex-porte-parole du gouvernement ayant récemment effectué plusieurs déplacements dans les villes gérées par le Rassemblement national. Un membre du parlement suggère un autre nom, celui de l’eurodéputé Pascal Canfin.
Beaune, Véran, Canfin, trois options émanant de l’aile gauche. De quoi surprendre un ex-LR qui jugerait « curieux de ne pas miser davantage sur la droite », dans la continuité du nouveau gouvernement. D’autres noms sont pistés, comme celui du commissaire européen Thierry Breton, ou de l’ex-ministre Julien Denormandie, qui figurait sur la liste pour Matignon. « Le président sortira-t-il un nom surprise pour faire sensation ? », se demande un cadre. En attendant, Stéphane Séjourné devra trouver du temps dans son agenda de ministre, déjà chargé de séjours à l’étranger, pour rencontrer François Bayrou et Édouard Philippe et ainsi faire le point avec les trois partis de la majorité.