Tandis que la Commission européenne et les pays membres débattent sur une baisse du niveau de sauvegarde des loups, considérés comme surabondants, le documentaire « Vivre avec les loups », réalisé et interprété par Jean-Michel Bertrand, s’efforce de calmer les controverses.
Une nouvelle projection de Jean-Michel Bertrand axée sur les loups
Jean-Michel Bertrand, réalisateur, se lance depuis une décennie et sur trois productions dans le suivi des loups. Après avoir réalisé La Vallée des loups en 2016 puis Marche avec les loups en 2019, il revient au cinéma le mercredi 24 janvier avec Vivre les loups. Son récent documentaire offre une vision des somptueux paysages de la vallée du Champsaur, située dans les Hautes-Alpes, à travers les différentes saisons.
La vie simple et intense d’un observateur passionné de la nature
C’est au cœur de cette vallée que Jean-Michel Bertrand a élu domicile. Il y bénéficie d’un point d’observation remarquable grâce à une petite cabane en bois, aménagée à même le rocher, accrochée à la montagne à plus de 2 040 mètres d’altitude. L’éloignement de cette cabane, c’est ma réalité, confie-t-il. Mon existence est rythmée par les allers-retours pour récupérer les images enregistrées par mes caméras automatiques, par l’analyse des interactions entre les différentes meutes, désormais nombreuses dans nos vallées du Champsaur, du Valgaudemar et du Dévoluy. J’aime aussi partir à la rencontre des gens du coin, dialoguer avec les éleveurs, les bergers, les chasseurs qui s’interrogent ‘Que faire face à la présence des loups ?' », détaille le cinéaste.
Une cohabitation complexe, vécue de près à travers le film
Ce documentaire embarque le public dans un voyage à la rencontre de ces professionnels, loin des frontières, en Italie, en Suisse, en France, explorant la vie en montagne et en plaine. Il revient sur la coexistence parfois délicate avec le loup qui a progressivement repeuplé ces régions. « Pour ma part, je me plais dans un environnement où je côtoie un grand prédateur comme le loup, déclare un éleveur. Cela dit, cela engendre également du stress lié à mon métier d’éleveur, une situation que je ne connaissais pas auparavant. Et je sais qu’aujourd’hui, si jamais je me retrouve dans une situation extrêmement tendue, je n’écarte aucunement l’éventualité de tirer. »
Une quête de dialogue et de compréhension
« Ma bataille consiste en une quête de dialogue et de meilleure compréhension de cet animal. »
Jean-Michel Bertrand, réalisateurà 42mag.fr
La nécessité de cohabiter
« À l’heure actuelle, on commence à entendre de plus en plus de voix prônant l’élimination massive des loups, déplore Jean-Michel Bertrand. Personnellement, je ne vois pas de problème à tirer un loup. Ce qui me dérange, c’est qu’on dise ‘vous êtes gênés par les loups’, et c’est vrai, ‘vous en souffrez’, et c’est encore vrai, ‘nous avons une solution, nous allons débarrasser la région de nombreux loups’. C’est du populisme, car il s’agit là d’une solution illusoire. Il suffit qu’un seul loup reste pour qu’il soit tout à fait possible qu’il attaque », argumente Jean-Michel Bertrand.
Le cinéaste n’adopte pas une approche naïve, mais plutôt pragmatique à travers son film. Il souhaite contribuer à la recherche de solutions et salue les personnes de bonne volonté.