Selon Robert Ménard, le RN a bel et bien tourné la page de son histoire, particulièrement quand Marine Le Pen a décidé d’exclure son père en 2015 : « Que vous soyez fan ou non de Marine Le Pen, vous ne pouvez certainement pas lui faire ce genre d’accusation », affirme-t-il catégoriquement.
Robert Ménard s’émeut des déclarations d’Emmanuel Macron
Selon le Premier Magistrat de la ville de Béziers, Robert Ménard, les récentes déclarations du Président Emmanuel Macron sur 42mag.fr sont inacceptables. Ce dernier avait affirmé dans une interview pour L’Humanité, le 19 février dernier, que selon lui, ni le Rassemblement National (RN) ni Reconquête ne font partie du cercle républicain. De plus, Emmanuel Macron soutient que les groupements d’extrême droite devraient s’abstenir d’assister à la cérémonie d’intronisation au Panthéon de Missak Manouchian, programmée ce mercredi, vu ses convictions de résistant communiste.
Robert Ménard se demande pourquoi le Rassemblement national serait exclu du cercle républicain. Robert Ménard tient à rappeler que c’est bien le Rassemblement National qui a protesté contre l’antisémitisme, évoquant la manifestation organisée suite à l’agression du Hamas contre Israël le 7 octobre dernier. Il soutient que le RN a su se dissocier de son passé, notamment avec l’exclusion de Jean-Marie Le Pen, père de la présidente actuelle Marine Le Pen, en 2015 : « C’est un fait important ! On peut apprécier ou non Marine Le Pen, mais on ne peut certainement pas lui reprocher cela », affirme-t-il.
Par ailleurs, le maire de Béziers renvoie la gauche à ses propres contradictions en soulignant : « Et le communisme, cela ne vous inquiète pas ? Chaque fois que vous voyez un élus communiste, vous ne vous dites pas : ‘mon camarade, tu es quand même lié, d’une certaine manière, à 100 millions de morts au XXe siècle !’ Qui dit ça ? Personne ! », martèle-t-il.
Des inclinations pro-russes ?
Ménard est d’avis que mettre le RN à l’écart du cercle des républicains ne fera qu’encourager davantage l’extrême droite. « Si la classe politique souhaite que le RN monte jusqu’à 45%, qu’elle continue à traiter les électeurs de cette manière. C’est un véritable mépris pour les électeurs », déplore Ménard. « Car cela sous-entendrait que les électeurs sont assez bêtes pour se laisser endormir par le RN », qui ne se serait pas véritablement détaché de son passé, affirmation qu’il qualifie de « totalement fausse ».
Cependant, Robert Ménard souligne que sur la question de la Russie, « il n’y a pas de rupture » avec la position habituelle du Rassemblement national. Il désapprouve particulièrement le tweet de Jordan Bardella, président du RN, suite à la mort de l’opposant Alexeï Navalny et se dit davantage en accord avec la critique d’Eric Dupond-Moretti qui parle de « larmes de crocodile ». Ménard rappelle que Bardella « n’a jamais voté les résolutions européennes pour défendre Alexeï Navalny ». « Là, Bardella ne manque pas de culot », lâche le maire de Béziers. « Il y a une inclination vers la Russie » au sein du RN, affirme-t-il, « il y a comme une fascination pour un régime fort, autoritaire … Ils l’ont fait avec la Hongrie, maintenant c’est la Russie, il y a un sérieux problème ».