Les groupes de citoyens ont répondu que les barrages vont rester en place pour « quelques jours » encore, le temps nécessaire pour examiner les déclarations du gouvernement.
Maintenant, il est temps d’agir. Le projet de loi intitulé « urgence à Mayotte » sera présenté lors de la réunion du conseil des ministres prévue le 22 mai. Cela a été révélé à travers une lettre du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, et de la ministre adjointe chargée des Outre-mer, Marie Guévenoux, adressée aux habitants de Mayotte, les Mahorais et Mahoraises.
Cette lettre met en évidence les actions que les ministres ont annoncé lors de leur visite officielle dans l’île le dimanche précédent, l’une d’entre elles étant l’abolition du droit du sol à Mayotte. On peut comprendre à travers leurs écrits que le gouvernement a pris la décision de mettre fin au droit de la nationalité française par naissance sur le territoire de Mayotte.
Les Ministres ont également invité tous les acteurs de Mayotte à lever les blocus qui poussent l’île vers une asphyxie totale et qui entravent grandement l’action des forces de l’ordre dans leur lutte contre l’immigration irrégulière et l’insécurité, une demande qu’ils avaient formulée lors de leur rencontre avec les représentants de l’île le dimanche précédent. Ils ont tenu à ajouter que si les blocages venaient à être levés, la ministre adjointe chargée des Outre-mer reviendrait à Mayotte dans les jours à venir afin de débattre de tous les problèmes soulevés avec les collectifs, les acteurs économiques, et les élus locaux.
Des barrages toujours en place
La réponse des Mahorais n’a pas tardé. Les barrages ne seront pas levés pour le moment, ils resteront en place pendant encore quelques jours pendant que les citoyens, regroupés sous l’initiative « Forces Vives », étudieront la lettre de Gérald Darmanin concernant les engagements pris pour Mayotte, c’est ce qu’a indiqué à l’AFP Safina Soula, une des porte-parole de ce mouvement. « Il va nous falloir quelques jours pour étudier la lettre. Nous avons mis en place des barrières pendant trois semaines, nous pouvons bien patienter encore quelques jours », a-t-elle conclu.