Gabriel Attal occupe le poste de Premier ministre depuis trois semaines, toutefois, son cabinet ministériel n’est pas encore totalement formé. Il dispose de ministres en poste occupant de vastes domaines de compétence, cependant, il leur manque encore des ministres délégués et des secrétaires d’État pour gérer certaines zones en difficulté qui attendent avec impatience.
« C’est un sacré dilemme ! », reconnaît un membre de l’administration actuelle. La recomposition du gouvernement ressemble à un véritable casse-tête. En poste depuis presque un mois, Gabriel Attal a beau être le nouveau premier ministre, mais il manque encore des noms à son équipe de ministres, quand d’autres sont aux commandes de dossiers conséquents. On attend les noms des ministres délégués et secrétaires d’Etat pour le début de la prochaine semaine, selon les rumeurs. Pendant ce temps, certaines industries en difficulté s’inquiètent.
Questions pressantes autour du logement et de la santé
A commencer par le secteur du logement : qui sera en charge ? « Nous n’avons pas encore de ministre dédié, alors que la crise s’aggrave », note un collègue gouvernemental. Les domaines des transports et de la santé commencent également à montrer des signes d’impatience. Autre question vigoureuse : faut-il remplacer Amélie Oudéa-Castéra, le ministre de l’Education nationale ? Celle-ci semble au centre des controverses, bien qu’elle soit explicitement soutenue par Emmanuel Macron. « Le président en a marre des tribunaux populaires et médiatiques », explique un de ses proches.
Et ce n’est pas tout : comment satisfaire François Bayrou et Édouard Philippe, deux alliés de la majorité qui se sentent lésés par les nominations ministérielles récentes ? Le verdict pour François Bayrou, partenaire historique du président, dans l’affaire des assistants du MoDem au Parlement européen est attendu le 5 février. Si tout se passe bien pour lui, il pourrait reprendre le ministère de l’Education nationale. Édouard Philippe, quant à lui, garde le silence depuis que Gabriel Attal a pris la tête du gouvernement. « Il n’a pas été ravi, il voulait garder Élisabeth Borne », confie quelqu’un de son entourage.
Un gouvernement limité à une trentaine de membres
La liste des ministres délégués et des secrétaires d’État fait également l’objet de débats intenses, car leur nombre reflète l’influence du ministre principal. Cependant, Emmanuel Macron a donné une consigne claire : le gouvernement final ne doit pas dépasser une trentaine de membres, afin de maintenir une structure « réduite ». De facto, cela signifie que certains ministères devront faire des concessions.
Par exemple, avec l’ancienne administration Borne, le ministère de l’Economie bénéficiait de quatre ministres délégués alors que celui de la Transition écologique en avait trois avec deux secrétaires d’État additionnels. Une telle situation serait inimaginable aujourd’hui. « Que faire de la mer et de la biodiversité ? », se demande un ministre impliqué dans les discussions. « Il va également falloir calmer les mécontents », prévoit un autre.
Quels seront les rôles des figures de gauche telles que Clément Beaune, Patrice Vergriete ou Olivier Dussopt ? Les soutiens de longue date comme Olivia Grégoire, Sabrina Agresti-Roubache, Roland Lescure seront-ils maintenus ?
Le reste de l’équipe gouvernementale a été annoncé par petits bouts au cours des dernières semaines, parmi lesquels Agnès Pannier-Runacher pour la Santé et Stanislas Guérini pour la Fonction Publique. Mais un soutien du président annonce que ce remaniement pourrait être décevant pour certains : « Nous n’avons pas d’autres Rachida Dati de côté ».