Lors d’un rassemblement jeudi soir au sein du ministère de l’Éducation nationale, un document révisé a été proposé aux syndicats. Dans ce dernier, la mention de « niveau » pour les groupes de français et de mathématiques a été éliminée.
« Il y a eu une certaine évolution dans les discussions sur les groupes de niveau« , a déclaré Bruno Bobkiewicz, secrétaire national du Syndicat des personnels de direction de l’Éducation nationale (SNPDEN), le vendredi 9 février sur 42mag.fr. Jeudi, lors d’une « réunion cruciale« , le ministère de l’Éducation nationale a suggéré un nouveau projet aux syndicats dans lequel le terme « groupes de niveau » a été substitué par la désignation simple « groupes« , a affirmé le syndicat.
La réforme « du choc des savoirs » initiée par Gabriel Attal suscite l’opposition de la communauté éducative, particulièrement l’instauration de groupes de niveau en français et en mathématiques pour les élèves de 6e et 5e.
Jeudi dernier, un Conseil supérieur de l’Éducation s’est réuni en présence de toutes les organisations syndicales et des délégués du ministère. Un nouveau projet, que 42mag.fr a pu examiner, a été soumis aux syndicats et dans celui-ci, le concept de « niveau » s’est évaporé. « L’ensemble des cours de français et de mathématiques sont désormais organisés en groupes pour toutes les classes« , stipule le nouveau document. Bruno Bobkiewicz interprète cela comme un « recul » du gouvernement. Selon lui, l’abandon du concept de « niveau » pourrait suggérer que les établissements scolaires auront une certaine autonomie pour organiser ces groupes.
Le péril d’une « école différenciée »
« Il est nécessaire » que la problématique des groupes de niveau « soit réintroduite rapidement dans nos débats afin d’examiner comment la situation peut évoluer« , a précisé Bruno Bobkiewicz. Le syndicat des personnel de direction est farouchement contre cette réforme : « Nous percevons cela comme une question fondamentale et un choix politique et idéologique qui ne nous satisfait pas et qui est aussi inadéquat à l’échelle des personnels de direction. Cela représente le risque d’une école à plusieurs vitesses« , a-t-il prévenu.
Il encourage la nouvelle ministre à « tenir compte de la résistance ferme de tout le secteur de l’éducation » concernant les groupes de niveau. « L’Education nationale ne peut pas fonctionner sans ses employés. C’est un message important que nous devons lui faire passer« .
Bruno Bobkiewicz a plutôt favorablement accueilli la désignation de Nicole Belloubet comme nouvelle ministre de l’Éducation : « Dans une période comme celle-ci où des décisions doivent être prises rapidement, y compris sur la question du choc des savoirs et la préparation de la rentrée scolaire, il était important de nommer quelqu’un qui a au moins une connaissance des enjeux et de la technique de l’Éducation nationale« , a-t-il déclaré. Nicole Belloubet, ancienne ministre de la Justice, a été rectrice à Limoges et à Toulouse.