Olivier Py n’hésite pas à se confronter à Molière et propose dans une œuvre cinématographique d’une tonalité baroque une silhouette insolite mais fidèle de ce grand homme de la culture nationale.
Olivier Py, reconnu pour son double rôle d’acteur et écrivain, son amour pour le théâtre et son ancien poste de directeur du Festival d’Avignon, nous présente une nouvel aspect du célèbre Molière par le biais de son film Molière imaginaire. Ce dramaturge reconnu et idolâtré par la nation se dévoile sous de nouvelles facettes méconnues du grand public. La sortie du film est prévue pour le 14 février 2024.
« Qu’ils maudissent tous les démons ! Si je n’étais que médecin, je punirais son insolence et le laisserais crever quand il tombera malade. Quoi qu’il puisse dire ou faire, je ne lui prescrirais aucune saignée, aucune prise de médicaments et je lui dirais : ‘Crève, crève, tu réfléchiras avant de défier à nouveau la Faculté’. » Le 17 février 1673, Molière se prépare à fouler les planches du théâtre du Palais-Royal, à Paris. Son visage pâle et ses yeux écarquillés cachent la vérité; il ne sait pas qu’il jouera ce soir-là Le Malade imaginaire pour la toute dernière fois.
En 1978, Ariane Mnouchkine a réalisé un biopic de plus de quatre heures couvrant la vie de Jean-Baptiste Poquelin, plus connu sous le nom de Molière. Olivier Py, lui, a décidé de se concentrer uniquement sur l’ultime heure et demie de la vie de Molière, reconstituée dans l’enceinte du théâtre du Palais-Royal à Paris, lieu où il a rendu son dernier soupir sur scène, comme le raconte la légende.
Cette dernière heure et demie est rythmée par cette dernière représentation, aussi bien sur scène qu’en coulisses, dans l’indifférence parfois manifeste de certains spectateurs et l’absence remarquée du roi.
« Convergence de sources »
Cette ultime représentation sert de prétexte pour revisiter toute l’existence du dramaturge. Le film explore sa vie, ses relations avec le pouvoir, sa vie privée. Dans ce film aux teintes baroques, Olivier Py révèle des aspects méconnus du grand dramaturge, notamment son affinité avec l’un des plus grands interprètes de son époque, Michel Baron.
« J’étais assez familier de l’univers théâtral du XVIIe siècle, mais j’ai appris des choses incroyables comme cette romance entre Baron et Molière. C’est peut-être une supposition, mais il existe plusieurs preuves qui corroborent cette thèse, » explique le cinéaste en interview à 42mag.fr Culture, ajoutant qu’il a consacré beaucoup de temps à la recherche pour l’écriture du scénario.
Entre comédie et tragédie, ce film dépoussière l’image d’un monument national en le dépeignant de manière complexe, mettant en lumière ses zones d’ombre et ses paradoxes, sa flamboyance, son obstination, son courage, son enthousiasme insatiable, mais aussi ses faiblesses et sa crainte d’être délaissé par le monarque. Laurent Lafitte, qui campe un Molière désinvolte avec brio, a confié à 42mag.fr Culture que « ce qui est vraiment intéressant, c’est justement de démystifier et de réhumaniser Molière. »
Tourné en temps réel, à la lueur de la bougie, dans un seul décor, avec des couleurs vives et saturées, le film plonge le spectateur dans un univers quasi onirique, tout en dressant un portrait inédit et fascinant de cette figure emblématique de la culture française.
Informations sur le film
Genre : Biopic, Comédie dramatique, Historique
Réalisateur : Olivier Py
Acteurs : Laurent Lafitte, Stacy Martin, Bertrand de Roffignac
Pays : France
Durée : 1h 34
Sortie : 2024
Distributeur : Memento Distribution
Synopsis : Paris, 17 février 1673. Comme toutes les soirées, Molière grimpe sur la scène du théâtre du Palais-Royal pour jouer Le Malade imaginaire. Mais cette fois, ce sera sa dernière représentation.