Le chef du gouvernement se déplace ce vendredi dans le département des Vosges, en visitant une agence de France Travail. On s’attend à ce qu’il donne des informations concernant l’assurance-chômage et les mesures pour combattre la fraude aux cotisations sociales, pendant que l’administration est à la recherche de moyens pour réduire ses dépenses.
Gabriel Attal voit le retour aux idéaux principaux du mouvement macroniste comme nécessaire : le travail, la reconnaissance du mérite, l’obligation d’avoir des droits mais aussi des responsabilités, particulièrement lorsqu’on reçoit des allocations chômage ou le Revenu de Solidarité Active (RSA). À partir de maintenant, tous ceux qui reçoivent le RSA doivent s’inscrire à France Travail et s’engager à fournir 15 heures de travail, de formation ou de stages par semaine. En retour, le gouvernement promet d’offrir un soutien et un accompagnement améliorés.
Malgré les controverses entourant cette approche, Gabriel Attal veut démontrer que celle-ci est efficace et qu’il ne s’agit pas de stigmatiser les bénéficiaires du RSA, mais de les aider à se sortir de la dépendance à l’aide sociale. Pendant plus d’un an, 18 départements ont participé à une phase expérimentale avec une expansion rapide à 47 départements prévue pour ce mois de mars. Ainsi, ce premier mars, le Premier ministre veut souligner que le retour à la productivité est une priorité gouvernementale, avant de dévoiler une nouvelle réforme de l’assurance-chômage.
Nouveau plan de réforme de l’assurance-chômage
Les détails précis de cette réforme sont encore inconnus, mais certaines orientations ont été esquissées. Tout d’abord, il semble acquis que la durée de l’indemnisation des chômeurs sera réduite. De plus, il a été suggéré d’aller plus loin en intensifiant la dégressivité des allocations pour les cadres au chômage, ce qui signifierait que leur indemnité diminuerait plus rapidement. Il pourrait également y avoir une revue, voire une suppression, du régime spécifique pour les seniors. D’ailleurs, une réunion entre syndicats et patrons sur le sujet de l’assurance-chômage pour les seniors se tient presque tous les vendredis. Ils ont jusqu’au 26 mars pour trouver un accord.
Il est toutefois pratiquement certain que le gouvernement prendra des mesures plus radicales que celles proposées par les partenaires sociaux. En effet, l’exécutif veut faire des économies significatives sur le système d’assurance-chômage, dont la dette devrait s’élever à plus de 38 milliards d’euros en 2027.
Augmentation de la lutte contre la fraude aux contributions sociales
Le Premier ministre doit également annoncer un renforcement des mesures contre la fraude aux cotisations sociales. L’objectif principal est de cibler le travail non déclaré, qui représente une perte estimée entre sept et neuf milliards d’euros par an pour l’État. Gabriel Attal, qui a déjà combattu ce problème lorsqu’il était ministre du Budget, poursuit dans cette voie. Cette initiative est populaire et rentable. En 2022, Bercy a recouvré plus de 1,5 milliard d’euros grâce à cette lutte. Les chiffres pour 2023 seront publiés aujourd’hui et devraient être supérieurs à ceux de l’année précédente. À une époque où le gouvernement cherche à trouver 10 milliards d’euros, il n’est pas envisageable de laisser passer cette opportunité.