Le président Emmanuel Macron a déclaré que l'État continuerait à lutter contre l'antisémitisme, en hausse depuis les attentats du Hamas en Israël le 7 octobre. Il s'exprimait lors d'un dîner annuel marquant le 80e anniversaire de la création du Conseil des institutions juives de France (Crif).
« Chaque fois que la moindre trace d'antisémitisme réapparaîtra, nous la traiterons avec autant d'intransigeance que mes prédécesseurs », a déclaré Macron à l'occasion du 80e anniversaire du Crif au Palais Elysée lundi soir.
Dans son discours, le président du Crif, Yonathan Arfi, a déclaré que le nombre d'actes antisémites s'est « multiplié depuis le gouffre du 7 octobre et que notre modèle républicain a été attaqué comme jamais depuis 80 ans ».
Selon un rapport du Crif, les attaques ont augmenté en 2023 à 1.676 contre 436 en 2022.
Arfi a également exigé que la France fasse preuve de « la même solidarité et la même confiance dans la démocratie israélienne face au terrorisme » comme elle le fait pour l'Ukraine face à la Russie.
Macron a répondu en disant qu'« aimer Israël, vouloir sa sécurité, ne signifie pas souscrire à tous les choix d'un gouvernement démocratique du moment.
« Nous devons assumer, dans la mesure où les démocraties le permettent, qu'il y ait des désaccords », a-t-il ajouté en référence au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, appelant au respect du « droit humanitaire, du droit international » à Gaza.
L'attaque du Hamas du 7 octobre a fait environ 1 160 morts en Israël, pour la plupart des civils, selon un décompte de l'agence de presse française AFP basé sur des chiffres officiels israéliens.
Enquête parlementaire
Les militants ont également capturé environ 250 otages, dont Israël estime qu'il en reste 130 à Gaza, dont 33 sont présumés morts.
Israël a répondu par une offensive incessante contre le Hamas qui, selon le ministère de la Santé de Gaza, a tué au moins 31 726 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants.
Interviewé mardi par la radio publique France Info, Arfi a déclaré que « le sort des populations civiles me touche et m'importe beaucoup, qu'elles soient palestiniennes ou israéliennes ».
Mais il a souligné que la responsabilité de la situation à Gaza restait entre les mains du Hamas.
« Il suffirait que le Hamas libère les otages demain matin et cette guerre prendrait fin instantanément », a-t-il déclaré.
Concernant les actes antisémites en France, il a souligné l'importance de la demande du Crif d'une commission d'enquête parlementaire sur l'antisémitisme dans l'enseignement supérieur.
Cela survient juste une semaine après qu'un étudiant juif ait été empêché d'entrer dans un amphithéâtre de l'université Sciences-Po à Paris, où des étudiants pro-palestiniens manifestaient contre la guerre à Gaza.
L'incident a suscité une condamnation au plus haut niveau du gouvernement, Macron déclarant lors d'une réunion du cabinet mercredi dernier que les propos entendus contre l'étudiant juif étaient « innommables et parfaitement intolérables ».
L’élite dirigeante a ouvert sa propre enquête et intenté une action en justice.