Le leader du Rassemblement national a exprimé jeudi son refus de quitter le commandement de l’Alliance, tant que le conflit entre la Russie et l’Ukraine persiste. Ceci, malgré la position traditionnelle de son parti qui milite en faveur d’une sortie du commandement de cette organisation.
Le leader du Rassemblement National s’oppose à une retraite anticipée de l’Otan
Jeudi 28 mars, le chef du Rassemblement national (RN) a exprimé son désaccord sur le retrait anticipé du commandement intégré de l’Otan alors que la crise ukrainienne demeure toujours sans solution. Il a affirmé ne pas être entièrement contre la fourniture de missiles Scalp français à Kiev, et a souligné que « modifier les accords pendant la guerre » n’était pas une option envisageable selon lui. Ces déclarations ont été faites lors d’une réunion à Paris, organisée par le média Politico et le think tank Europa Nova, en présence de Jordan Bardella.
Depuis de nombreuses années, son parti politique prône la sortie du commandement de l’alliance, une position soutenue par le général de Gaulle en 1966, avant que Nicolas Sarkozy décide de la renverser en 2009. En avril 2022, soit deux mois après le début de l’occupation russe en Ukraine, Marine Le Pen, qui était alors en lice pour le second tour des élections présidentielles, avait promis à son tour de « retirer la France du commandement intégré de l’Otan », au nom de « l’autonomie » du pays. Cependant, le dirigeant du RN a précisé que ce projet « ne prenait pas en compte le contexte de guerre ».
Le 24 mars 2022, lors d’une interview sur CNews, Marine Le Pen a également déclaré que la France « n’a pas l’intention » de quitter le commandement intégré de l’Otan « pendant qu’un conflit fait rage dans un État européen (…), mais cela devra être fait (…) dès que tous les intervenants auront réussi à instaurer la paix ». Malgré l’ouverture à l’idée de fournir des missiles longue portée Scalp français à l’Ukraine exprimée par Jordan Bardella, ce dernier a toutefois souligné que l’envoi de matériel « capable d’atteindre le sol russe » pourrait conduire à une « escalade dangereuse ».