Les ministres français et allemands de la Défense signeront vendredi à Paris un accord historique ouvrant la voie au développement conjoint d'un nouveau char de combat, connu sous le nom de Main Ground Combat System (MGCS). Le projet, en préparation depuis plusieurs années, devrait donner aux partenaires européens une longueur d'avance sur les États-Unis ou la Russie dans la construction de la prochaine génération de matériel militaire.
« Après plusieurs mois d'intenses négociations, nous pouvons désormais présenter un résultat », a déclaré le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius au journal. FAZqui a publié jeudi un entretien commun avec lui et son homologue français Sébastian Lecornu.
Vendredi, les deux pays signeront un document officiel pour lancer la première phase de développement.
Lecornu a ajouté qu'un contrat détaillé devrait être finalisé d'ici « au début de l'année prochaine ».
Les nouveaux chars intégreront « la puissance de feu de la prochaine génération, la guerre électronique, l'intelligence artificielle, ainsi que les armes laser et à énergie dirigée », a déclaré le ministre français.
Alors que leur projet commun prend forme, Lecornu a déclaré que la France et l'Allemagne avaient une avance sur les Etats-Unis, qui « n'ont toujours pas commencé à réfléchir à l'avenir de leur char Abrams ».
Entre-temps, la Russie a « connu quelques échecs avec le successeur de son char », a-t-il noté.
Partenaires de la défense
Prévu pour être prêt entre 2035 et 2040, le MGCS est censé remplacer les chars français Leclerc et allemands Léopard.
En mars, Pistorius et Lecornu ont annoncé avoir atteint une « percée » sur la manière de développer le MGCS et de répartir les tâches entre les deux nations.
Selon l'accord, les coûts de production seront répartis à parts égales entre la France et l'Allemagne.
Il s’agit de leur deuxième grand projet militaire commun, parallèlement à leurs ambitions de construire un avion de combat de nouvelle génération connu sous le nom de Future Combat Air System (FCAS).
En mars, les deux pays ont également conclu un accord autorisant le constructeur de chars franco-allemand KNDS à créer une succursale locale en Ukraine pour produire des pièces de rechange et former la main-d'œuvre locale.
KNDS est une structure holding formée par le français Nexter et l'allemand Krauss-Maffei-Wegmann, qui fabriquent respectivement les chars Leclerc et Léopard.
(avec fils de presse)