Les représentants des 12 élus qui portent plainte contre l’État pour « faute » anticipent une possible mise en demeure. Cependant, le maire Patrice Bessac affirme avec fermeté que leur détermination ne faiblira pas.
« Une action de résistance et de colère pour l’égalité des enfants de la Seine-Saint-Denis »
Selon Patrice Bessac, maire de Montreuil et président de l’Est Ensemble, attaquer l’État en raison du manque d’enseignants dans 12 communes de Seine-Saint-Denis est un acte de résistance et de colère. Il affirme que les enfants de ce département doivent être traités à égalité avec les autres enfants de la République.
Les élus de Montreuil, Bobigny, La Courneuve et Romainville ont décidé de publier des arrêtés mettant en demeure l’État de mettre en place un plan d’urgence pour l’éducation en Seine-Saint-Denis. Cette démarche vise à dénoncer le fait que certains enfants de ce département n’ont pas les mêmes droits que d’autres issues de milieux plus favorisés. Les inégalités se creusent depuis plusieurs années et cela met en péril l’égalité républicaine.
Après des semaines de mobilisation des enseignants suite à la rentrée des vacances de février, les élèves de Seine-Saint-Denis perdent en moyenne 15% de leurs heures de cours, équivalant à une année de scolarité. Patrice Bessac dénonce une atteinte à la dignité des enfants et à l’égalité de tous les citoyens devant l’État.
« Cette inégalité se fait dans l’indifférence »
Malgré la publication de rapports annuels sur la question, le maire déplore que l’inégalité persiste dans l’indifférence générale. Il affirme que les douze maires socialistes, écologistes et communistes ne lâcheront pas et exigent du gouvernement des embauches d’enseignants et de personnels pour accompagner les enfants en situation de handicap. Il est révolté par le fait que les enseignants doivent manifester et perdre des jours de salaire pour réclamer des conditions équivalentes à celles du reste de la France.
Il est probable que le préfet du département saisisse la justice afin de contrer cette action des maires. Patrice Bessac affirme qu’ils sont prêts à aller jusqu’au Conseil d’État pour faire reconnaître que le manque d’action de l’État en Seine-Saint-Denis constitue une faute.