Plusieurs syndicats représentant les collèges et lycées de France appellent à de nouvelles grèves et manifestations mardi pour exiger l'abandon du système de séparation des élèves par niveaux, ainsi qu'une augmentation des salaires et davantage de ressources pour les écoles publiques.
Lancée par le syndicat Snes-FSU, la grève touchera surtout les collèges. Ils veulent la suppression du système controversé de répartition des classes en fonction des « bons » et des « mauvais » résultats et réclament des augmentations de salaire et de meilleures ressources pour les écoles publiques.
Des rassemblements sont attendus mardi dans de nombreuses villes de France.
A Paris, la manifestation débutera près du jardin du Luxembourg vers 14 heures
Déjà en grève à plusieurs reprises depuis le début de l'année, les enseignants français s'indignent d'un ensemble de réformes lancées par l'ancien ministre de l'Éducation Gabriel Attal, qualifiées de « Choc des savoirs » (Choc des savoirs) pour booster la lecture de base et l'arthmétique, considérées comme inférieures à la normale.
La mesure consistant à répartir les élèves en petits groupes selon leurs niveaux en mathématiques et en français, est destinée à soutenir les élèves en difficulté.
'Irresponsable'
Le décret, publié le 17 mars, n'utilise pas les termes de « groupes de niveaux », mais fait référence à des groupes « en fonction des besoins des élèves », selon la nouvelle ministre de l'Education nationale Nicole Belloubet.
Les syndicats ont déclaré dans un communiqué que le gouvernement n'avait pas consulté correctement la profession enseignante, jugeant cette publication « inacceptable et irresponsable ».
Les groupes « niveaux » doivent entrer en vigueur dès la rentrée 2024 pour les deux premiers niveaux des collèges et dès la rentrée 2025 pour les deux niveaux suivants.
Les enseignants disent qu'il est déjà assez difficile pour eux de gérer des classes surpeuplées avec un personnel insuffisant, et encore moins d'organiser différents groupes au sein d'une même classe.
Ils craignent également que le projet ne crée une stimulation inutile pour les étudiants en difficulté.
L'objectif préconisé est de limiter les groupes à « une quinzaine d'étudiants », précise la note du ministère.
Les groupes peuvent se concentrer sur différents aspects du programme et inclure des « compétences transversales » telles que l'amélioration de la concentration, de la mémorisation et une meilleure organisation, indique la note.
Une action en justice
Mardi, les maires de 12 villes de Seine-Saint-Denis, département populaire au nord de Paris, ont déposé conjointement une plainte contre le gouvernement pour le manque de personnel enseignant et de soutien qui, selon eux, dure depuis trop longtemps. .
Les étudiants perdent 15 pour cent de leurs heures de cours – l’équivalent d’une année d’études – en raison du manque d’enseignants, selon les syndicats.
L'État peut être contraint de payer une pénalité financière pouvant aller jusqu'à 500 € par jour.
« Pour l'instant en Seine-Saint-Denis, il y a une rupture d'égalité. Des efforts massifs sont nécessaires et visiblement le ministère n'en a pas les moyens », déclare la députée d'extrême gauche du parti La France Insoumise (LFI) Clémentine Autain.
Le député LFI Eric Coquerel a déclaré qu'après les vacances d'avril, « s'il n'y a pas de réponse du gouvernement, il est fort possible que le mouvement de grève se poursuive ».
Les syndicats du département souhaitent la création de 5 000 postes d'enseignants et de quelque 3 000 postes d'assistants scolaires pour répondre aux besoins « d'urgence ».
Ils souhaitent également que soient réparées les constructions devenues vétustes.