L’édition numéro dix du festival, qui débute ce jeudi à Marseille avant de faire escale à Paris et Ivry-sur-Seine, met en lumière des archives oubliées de cinéastes palestiniens qui ont documenté le conflit durable au Moyen-Orient.
Avec l’objectif de mettre en lumière la richesse culturelle de la Palestine, le Festival Ciné-Palestine, dans sa dixième édition, s’ouvre jeudi 30 mai à Marseille. Après une inauguration dans le sud de la France, l’événement cinématographique se déplace dans la capitale française le 7 juin. Il fera ensuite plusieurs arrêts dans la région Île-de-France : Fontenay-sous-Bois, Gennevilliers, Saint-Denis, Montreuil, pour conclure finalement à Ivry-sur-Seine le dimanche 16 juin. Ce festival a pour but de valoriser les films palestiniens qui documentent les tensions répétées au Moyen-Orient, en mettant en avant des archives perdues de réalisateurs locaux.
Aucun des 45 films diffusés n’a été tourné après l’assaut officiel du Hamas le 7 octobre dernier, qui a provoqué une riposte vigoureuse de la part de l’armée israélienne à Gaza. Le Festival Ciné-Palestine s’efforce cependant de faire écho aux événements contemporains, en dépeignant les conditions de vie difficiles des habitants de Gaza depuis des années.
« Interaction entre souvenir et combat »
« Nous explorons les archives, mais notre but n’est pas de détourner le regard de la situation à Gaza », a déclaré Morgane Ahmar, codirectrice du festival, à l’AFP, en qualifiant le sort de Gaza de « génocide en cours ». « Le souvenir et la lutte sont indissociables, notre intention est de mettre en évidence la résistance inlassable des Palestiniens. »
Bon nombre des films courts et longs présentés avaient été perdus durant une longue période après l’invasion israélienne du Liban en 1982. À l’époque, une grande partie des films palestiniens se trouvait à Beyrouth. Grâce à l’action de plusieurs archivistes internationaux, ces films ont pu être retrouvés, parfois dans des endroits tout à fait inattendus. Certains de ces films ont nécessité un travail de restauration et de sous-titrage très important.
De nombreux films récents ont également été diffusés, basés pour certains sur des archives familiales. C’est le cas par exemple de Bye Bye Tibériade, un documentaire de Lina Soualem datant de (2023), qui raconte l’histoire de trois générations de femmes, leur douleur face à l’exil, contraintes de quitter leur pays originel, la Palestine.