La France et le Japon ont convenu d'entamer des négociations formelles sur un accord visant à partager la formation et les opérations militaires dans un contexte de tensions maritimes croissantes dans la région indo-pacifique et de guerre en Ukraine.
Paris et Tokyo ont organisé de nombreux exercices militaires conjoints ces dernières années, bilatéralement et dans le cadre d'un groupe plus large.
La France fait notamment pression depuis plus d’un an pour entamer des négociations sur un accord d’accès réciproque (RAA) avec son allié du G7.
Les RAA créent des cadres pour faciliter la coopération militaire, en facilitant par exemple l’entrée du personnel et des équipements étrangers pour la force en visite.
« Ils ont convenu d'entamer des négociations », a déclaré un responsable du gouvernement japonais, alors que le Premier ministre Fumio Kishida et le président Emmanuel Macron se rencontraient jeudi à Paris. « Compte tenu de l'accumulation de coopérations et d'exercices (militaires), nous considérons cela comme important. »
Une déclaration du gouvernement japonais a confirmé l'accord pour faire avancer les négociations. La présidence française a déclaré dans un communiqué que la conclusion du RAA favoriserait l'interopérabilité entre les deux armées.
L’accord pourrait prendre un an pour être conclu
En janvier 2023, Kishida et Macron se sont engagés à renforcer leur coopération en matière de sécurité dans la région Asie-Pacifique, alors que le Premier ministre japonais effectuait sa première visite officielle en France depuis son entrée en fonction.
En décembre de la même année, le Japon a annoncé une augmentation de 16 % de ses dépenses militaires – le plus grand renforcement militaire depuis la Seconde Guerre mondiale –, s’éloignant ainsi de son pacifisme d’après-guerre. Elle a déjà signé des RAA avec l'Australie et le Royaume-Uni et négocie actuellement un troisième avec les Philippines.
Tokyo, qui a passé environ deux ans à négocier l’accord avec l’Australie et un an à négocier celui avec la Grande-Bretagne, abrite la plus grande concentration de forces américaines à l’étranger.
Le responsable a déclaré qu'un accord avec la France pourrait prendre environ un an, même si une source diplomatique française a déclaré que Paris espérait que cela pourrait être conclu « très rapidement ».
Le Japon a cherché à renforcer ses liens en matière de défense face aux inquiétudes concernant la Chine, notamment ses pressions sur Taiwan, la liberté de navigation dans la région et les différends commerciaux.
Il a également soutenu l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie, affirmant qu’il était vital de protéger l’ordre international fondé sur des règles.
(avec Reuters)