La France a lancé des consultations pour lutter contre l’antisémitisme – invitant les chefs de groupes religieux ainsi que les ONG anti-discrimination à partager leurs expériences et à discuter des moyens de lutter contre l’hostilité croissante contre le peuple juif.
Le ministère français chargé des discriminations a déclaré que l'objectif des consultations de lundi était de définir un socle commun de valeurs nationales contre l'antisémitisme.
« Quand on voit le volume malheureux d’actes antisémites, nous pensons que c’est la société toute entière qui doit se réveiller », a déclaré la ministre de l’Égalité des genres et de la Anti-discrimination, Aurore Bergé, sur la chaîne d’information française BFMTV, évoquant une « résurgence terrifiante ».
Bergé est le responsable chargé de réunir les chefs des groupes anti-discrimination, dont le syndicat des étudiants juifs UEJF et les groupes antiracistes Licra et SOS Racisme, et les représentants des six principales religions.
Ces consultations ont été annoncées en mars en réponse à une tribune publiée par l'ONG Nous Vivons dans laquelle 70 personnalités appelait les candidats aux prochaines élections européennes à s'engager dans la lutte contre l'antisémitisme.
Aucun dirigeant politique ne sera présent aux consultations.
Hausse des attaques
Selon un rapport du Conseil des institutions juives de France (Crif), les agressions contre les juifs français ont augmenté en 2023 à 1 676 contre 436 en 2022.
Une enquête Ifop pour la branche française de l'American Jewish Committee publiée en mai révèle que 94 % des Français de confession juive estiment que l'antisémitisme a augmenté au cours de la dernière décennie.
La même enquête a montré que 35 pour cent des personnes âgées de 18 à 24 ans estimaient qu’il était « justifié » de s’en prendre aux Juifs français en raison de leur soutien réel ou supposé au gouvernement israélien.
Au niveau mondial, la Ligue anti-diffamation, principale organisation de défense des droits des Juifs, s'est alarmée du « niveau sans précédent » d'actes antisémites enregistrés en 2023 – la guerre entre le Hamas et Israël alimentant un « feu déjà éteint ». de contrôle ».
Rédigé conjointement avec l’Université de Tel Aviv, le rapport indique que les incidents antisémites survenus en 2023 étaient bien supérieurs aux chiffres de 2022 dans la plupart des pays comptant d’importantes minorités juives, notamment les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l’Australie, l’Italie, le Brésil et le Mexique.
« Être juif ne rend pas une personne responsable de la situation à Gaza », a déclaré Bergé à France Info.