Le président français Emmanuel Macron effectue un voyage surprise en Nouvelle-Calédonie, le territoire français du Pacifique qui a été en proie à des jours de violences meurtrières à la suite des protestations de la population indigène kanak qui réclame depuis longtemps son indépendance de Paris.
« (Macron) s'y rendra ce soir », a annoncé ce mardi la porte-parole du gouvernement, Prisca Thévenot, à l'issue d'un conseil des ministres au cours duquel le président a déclaré avoir décidé d'effectuer lui-même le trajet de plus de 33 000 kilomètres aller-retour jusqu'à l'archipel à l'est de l'Australie.
En un peu plus d'une semaine, au moins six personnes ont été tuées – dont deux gendarmes – et des centaines d'autres blessées en Nouvelle-Calédonie au milieu d'affrontements armés, de pillages et d'incendies criminels, soulevant des questions sur la gestion par Macron de l'héritage colonial de la France.
FR DIRECT | Compte rendu du Conseil des ministres du 21 mai 2024 par @priscathevenot, porte-parole du Gouvernement. https://t.co/f2bjgNgV10
– Élysée (@Elysée) 21 mai 2024
Depuis des décennies, les tensions éclatent entre les autochtones Kanak qui cherchent l'indépendance de l'archipel de 270 000 habitants et les descendants de colonisateurs et de colons qui veulent rester partie de la France.
Les derniers troubles ont éclaté le 13 mai alors que le Parlement français débattait à Paris d'un amendement à la Constitution française afin d'apporter des modifications aux listes électorales de Nouvelle-Calédonie.
Les opposants craignent que cette mesure profite aux hommes politiques pro-français de Nouvelle-Calédonie et marginalise davantage les Kanaks qui souffraient autrefois de politiques de ségrégation strictes et d'une discrimination généralisée.
Des destructions à Nouméa
Mercredi dernier, les autorités françaises ont déclaré l'état d'urgence d'une durée minimale de 12 jours sur l'île et ont dépêché 1 000 renforts pour renforcer les forces de sécurité qui ont perdu le contrôle de certaines parties de la capitale, Nouméa.
« Face à la montée des violences, la priorité est le retour de l'ordre pour permettre la reprise du dialogue en Nouvelle-Calédonie », a déclaré Thévenot, porte-parole du gouvernement. « Nous sommes clairs : il reste beaucoup à faire avant un retour à la normale. le gouvernement est pleinement mobilisé. »
Elle n’a donné aucun détail sur la durée du séjour de Macron ni sur les personnes qu’il rencontrera.
Mais le président français sera lui-même témoin des destructions qui ont transformé certaines parties de Nouméa en zones interdites, avec des bâtiments incendiés, des magasins pillés et des barricades érigées à la fois par des partisans indépendantistes – certains armés – et par des personnes unies pour protéger leurs moyens de subsistance et leurs maisons. .
Alors que la police a reçu des pouvoirs d'urgence et qu'un couvre-feu est en vigueur de 18 heures à 6 heures du matin, les autorités affirment que les forces de sécurité commencent à contenir les troubles.
Ils ont annoncé mardi 22 arrestations supplémentaires, portant le nombre total à près de 300.