Le président français Emmanuel Macron et son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier se sont rendus lundi dans le village d'Oradour-sur-Glane, où les troupes nazies ont assassiné plus de 600 civils en 1944.
Le président allemand Frank-Walter Steinmeier a mis en garde lundi contre les dangers du nationalisme, alors qu'il visitait un site de massacres de la Seconde Guerre mondiale en France, au lendemain des élections européennes qui ont vu des avancées pour l'extrême droite.
« Je voudrais exprimer au nom de l'Allemagne ma consternation et mon affliction face à ces crimes inconcevables, si cruels et inhumains, perpétrés ici par les Allemands (…) », a déclaré Steinmeier lors d'une cérémonie de commémoration du village d'Oradour-sur- Glane, où les soldats SS nazis massacrèrent des civils en 1944.
« Et je voudrais partager avec vous le sentiment de honte qui m'habite du fait que les assassins sont ensuite restés impunis, qu'ils n'ont pas expié les crimes les plus graves. Mon pays s'est ainsi rendu à nouveau coupable », a-t-il ajouté.
Seules six personnes ont échappé à l'un des pires massacres de civils par les nazis en Europe occidentale, qui a fait 643 morts : des hommes abattus à la mitrailleuse par les Waffen SS, puis quelque 450 femmes et enfants dans l'église, devant le village d'Oradour-sur. -Glane a pris feu.
Le président allemand a également évoqué les élections européennes de dimanche, marquées par la progression de l'extrême droite, notamment en France et en Allemagne.
« N'oublions jamais les dégâts causés en Europe par le nationalisme et la haine. N'oublions jamais le miracle de réconciliation accompli par l'Union européenne », a-t-il déclaré.
Le président français Emmanuel Macron a répondu en qualifiant les relations franco-allemandes d'après-guerre de « pierre angulaire de notre projet européen ».
« C'est dans cette mémoire, dans les cendres d'Oradour, qu'il faut faire renaître la force de cette réconciliation. »
Macron est confronté à un bouleversement politique depuis qu'il a convoqué dimanche soir de nouvelles élections nationales pour le Parlement français, après les résultats désastreux de son parti Renaissance aux élections européennes.
Alors que Macron espère sortir de l’impasse d’un parlement sans majorité qui dure son deuxième mandat depuis 2022, le Rassemblement national (RN) d’extrême droite semble prêt à réaliser des gains significatifs auprès de ses 88 législateurs actuels.
Pendant ce temps, l'Allemagne n'organisera pas d'élections anticipées malgré les appels au chancelier Olaf Scholz de se retirer après la performance lamentable de sa coalition au pouvoir aux élections européennes, a déclaré lundi un porte-parole.
La coalition de Scholz a subi une cuisante défaite, les trois partis de son gouvernement étant à la traîne des conservateurs et de l'extrême droite, selon les résultats préliminaires.
Les sociaux-démocrates (SPD) de la chancelière ont obtenu leur pire résultat de tous les temps avec 14 pour cent, troisième derrière l'AfD d'extrême droite avec environ 16 pour cent et loin derrière les 30 pour cent du bloc conservateur CDU-CSU.
Les Verts ont enregistré 12 pour cent tandis que le libéral FDP a obtenu 5 pour cent.