Les transports à Paris et dans ses environs sont un enjeu majeur pour les Jeux olympiques de 2024. Le prix des tickets de métro a augmenté. Le trafic sur le périphérique parisien est saturé en raison des voies prioritaires olympiques réservées à quelques-uns. Le QR code nécessaire pour accéder aux zones réglementées de la ville crée beaucoup de confusion et de frustration.
Le gouvernement français avait prévenu, bien avant le début des JO, que les transports dans et autour de Paris seraient compliqués. Il a même développé un site internet interactif dédié à la planification des déplacements pendant Paris 2024.
Le périphérique parisien, habituellement exaspérant aux heures de pointe, est désormais encore plus encombré en raison des voies prioritaires olympiques réservées aux seuls véhicules autorisés, dont les taxis.
Les voies de Paris 2024 couvrent également les autoroutes et certaines routes intra-muros. Une portion d’autoroute, l’A86, a été fermée pour les Jeux. Tout cela afin de permettre aux athlètes de rejoindre les sites de compétition en 30 minutes.
42mag.fr a rencontré trois personnes travaillant à Paris mais résidant en province. Chacune d’entre elles livre son ressenti sur les problématiques de transport au quotidien.
Brahim Ben Ali, délégué syndical Force ouvrière de la location de voitures particulières

Brahim Ben Ali a qualifié Paris 2024 de « Jeux de la honte ».
« Les JO seront une catastrophe sociale, une collègue m’a appelé pour me dire qu’elle se déclare en faillite car elle ne peut plus accéder aux hôtels avec lesquels elle avait des contrats », a-t-il déclaré à 42mag.fr.
Les VTC ne sont pas autorisés à emprunter les voies prioritaires olympiques. Ces véhicules sont également exclus des zones grises à Paris. Ils sont toutefois autorisés à circuler dans les zones rouges à condition que leurs passagers disposent d’un QR code valide et peuvent y récupérer des clients s’ils présentent une réservation aux forces de l’ordre.
Dolores Bariteau, coiffeuse

Dolores Bariteau apprécie l’ambiance que les Jeux olympiques ont apportée à Paris. « C’est une fête et c’est vraiment dommage que les Parisiens aient fui la ville. Après tout, c’est un événement unique à vivre », a-t-elle déclaré.
Concernant les transports, Bariteau a confié à 42mag.fr qu’elle ne voyait pas de grande différence avec Paris 2024. « J’utilise soit ma voiture, soit les transports en commun pour venir au travail », a-t-elle déclaré. « J’utilise davantage les transports en commun maintenant à cause des embouteillages habituels et exaspérants pour accéder à Paris. »
« Les Parisiens sont plus agréables aujourd’hui. Ils se sentent en sécurité car il y a beaucoup plus de policiers qui patrouillent dans la ville. Cela devrait être comme ça tout le temps. »
Hocine Atek, boucher

Hocine Atek ne veut pas revivre de nouveaux Jeux Olympiques.
« C’est un cauchemar de me rendre en ville pour aller à ma boucherie et impossible de livrer les restaurants à cause des embouteillages et des longs détours », explique-t-il à 42mag.fr.
Les embouteillages provoqués par les restrictions de circulation autour des sites olympiques à Saint-Denis ont aggravé la congestion routière.
Atek a déclaré qu’il devait attendre jusqu’à 22 heures dans son magasin pour que la circulation ralentisse afin qu’il puisse conduire les 30 minutes habituelles pour rentrer chez lui.
« Nous pensions que Paris 2024 attirerait plus de touristes mais j’ai perdu 30 % de bénéfices. Beaucoup de mes clients ont quitté Paris et ceux qui habitent en dehors de la ville ne veulent pas subir les embouteillages. »