Entre jeudi et samedi, divers postes clés de l’Assemblée nationale ont été pourvus suite à des discussions intenses et à des votes parmi les députés. Les blocs de gauche et du centre en sont ressortis consolidés.
Les portes de l’Assemblée nationale se sont refermées samedi soir, marquant la fin des activités parlementaires pour le moment. Le gouvernement, ne gérant que les affaires courantes, n’a inscrit aucun texte à l’ordre du jour, ce qui a empêché la tenue d’une session extraordinaire. Ainsi se termine une période de trois jours remplis de votes et de négociations entre députés pour les postes stratégiques au Palais-Bourbon. À l’issue de ces tractations, deux groupes ressortent clairement renforcés : le bloc central et le bloc de la gauche.
Les macronistes ont réussi à accomplir l’essentiel grâce à l’alliance entre Gabriel Attal et Laurent Wauquiez de la Droite républicaine, leurs députés combinés atteignant une majorité relative. En conséquence, Yaël Braun-Pivet demeure présidente de l’Assemblée nationale, et le camp macroniste conserve une vice-présidence, une position de questeur, et surtout, six présidences de commissions sur huit. Cette alliance a cependant coûté cher, Les Républicains obtenant deux postes de vice-président, une questure, et le rôle de rapporteur du budget de la Sécurité sociale en échange.
Majorité absolue du Nouveau Front populaire au bureau de l’Assemblée
La droite devait également obtenir la présidence de la commission des Finances, mais le petit groupe centriste Liot a finalement apporté les quelques voix manquantes pour que l’insoumis Éric Coquerel soit élu à ce poste clé. Le Nouveau Front populaire (NFP) a habilement tiré son épingle du jeu, sécurisant également une autre présidence de commission, celle des Affaires culturelles, attribuée à une socialiste.
D’autant plus, le NFP a capitalisé sur les événements de la nuit de vendredi à samedi, obtenant non seulement deux vice-présidences de l’Assemblée et une questure, mais aussi neuf des douze postes de secrétaires disponibles. Ce succès a été facilité par le retrait du Rassemblement National (RN) de l’hémicycle par frustration, ainsi que par le départ progressif des députés macronistes après minuit, l’élection s’étant achevée à quatre heures du matin. Au final, la gauche détient la majorité du bureau (12 des 22 sièges), ce bureau ayant pour mission d’organiser les travaux de l’Assemblée et de gérer les sanctions disciplinaires.
Le Rassemblement National en difficulté
En ce qui concerne le RN, ce dernier ressort presque bredouille de ces élections. Aucun poste au bureau ni aucune présidence de commission thématique ne leur ont été attribués ; ils n’ont obtenu que quelques vice-présidences de commission. Marine Le Pen condamne ce qu’elle appelle les « magouilles » du camp présidentiel, tout en dénonçant un manquement démocratique de la part de la gauche. « Les Français jugeront », rétorquent les députés d’extrême droite, se préparant d’ores et déjà à une possible nouvelle dissolution de l’Assemblée dans un an.
Toutefois, certains élus de gauche sont persuadés que le RN s’est en partie saboté lui-même. Ils pointent du doigt des comportements autodestructeurs, notamment lorsque des députés RN ont voté pour des candidats de La France insoumise à la vice-présidence, contribuant ainsi à leur propre échec.