Alors que la ministre chargée des Outre-mer clôture son séjour sur le territoire, deux mois après le déclenchement des troubles causés par la modification de la loi électorale en Nouvelle-Calédonie, il apparaît que la réforme est actuellement en suspens.
« Personne n’ose le dire franchement, mais le projet est abandonné », confie un militant indépendantiste kanak, bien informé sur cette question délicate. Deux mois après que la Nouvelle-Calédonie ait été dévastée par des émeutes ayant sévèrement endommagé le tissu économique local, la ministre des Outre-mer, Marie Guevenoux, achève ce vendredi 2 août sa visite de trois jours sur le Caillou.
La réforme du corps électoral, au cœur de ces violences, a été mise en suspens suite à la dissolution de l’Assemblée nationale. L’avenir de cette réforme est désormais très incertain. Le militant indépendantiste kanak ne s’attendait d’ailleurs à aucune déclaration de la ministre, malgré ses nombreuses discussions avec les élus calédoniens au cours de ces derniers jours.
Diverses propositions pour sortir de l’impasse
Il faut rappeler que le président Emmanuel Macron a repris en main ce dossier épineux. Lors de la réception des quatre parlementaires de Nouvelle-Calédonie à l’Élysée fin juillet, il a promis une nouvelle réunion à la mi-septembre pour réunir toutes les forces politiques locales. Cependant, l’absence de gouvernement et de majorité à l’Assemblée nationale plonge la situation dans l’incertitude : la dissolution a eu pour effet de « mettre le projet en pause », selon une autre source loyaliste interrogée par 42mag.fr…
Roch Wamytan, président du congrès de l’archipel, demande la mise en place d’une « mission parlementaire mixte » incluant des personnalités métropolitaines, des représentants océaniens, ainsi que des membres des Nations unies. À ses yeux, c’est l’unique moyen de restaurer la confiance dans une situation particulièrement tendue.
Depuis le début des troubles, le 13 mai, dix personnes, parmi lesquelles deux gendarmes, ont perdu la vie en Nouvelle-Calédonie à la suite des manifestations contre le projet de réforme du corps électoral pour les élections provinciales. Les dommages causés par ces émeutes sont estimés à au moins 2,2 milliards d’euros selon le gouvernement calédonien.