En janvier 2024, l’Assemblée nationale a voté en première lecture pour créer un délit qualifié « d’homicide routier ». Cependant, la dissolution de l’Assemblée a interrompu cette initiative, laissant tout en suspend. Cette situation est une source de frustration pour le chef étoilé Yannick Alléno, dont le fils Antoine a perdu la vie à cause d’un conducteur imprudent en mai 2022.
Le 29 janvier 2024, l’Assemblée nationale a débattu d’une proposition de loi qui transcende les clivages politiques, visant à établir un délit spécifiquement désigné comme « d’homicide routier ». Ce projet était soutenu par le chef cuisinier étoilé Yannick Alléno, dont le fils Antoine a perdu la vie à cause d’un conducteur en état d’ivresse et sans permis en mai 2022. « Il s’agit de l’introduction d’une nouvelle législation, ce n’est pas anodin, ce ne sont pas que des mots, déclarait ce père actuellement en deuil. Les refus d’obtempérer et l’utilisation du téléphone au volant sont désormais intégrés en tant que circonstances aggravantes, ce qui n’était pas le cas auparavant. L’autre jour, en rentrant de l’aéroport, j’observais les automobilistes autour de moi ; beaucoup sont au téléphone, en train d’envoyer des messages, de zigzaguer, mettant ainsi en péril la vie d’autrui ».
Le texte a été adopté à l’unanimité lors de la première lecture le 31 janvier, mais six mois après, avec la dissolution de l’Assemblée, il est nécessaire de tout repartir de zéro, ce qui attriste Yannick Alléno : « Je lance aujourd’hui un appel à tous les responsables politiques pour qu’ils prennent en main cette cause, car cette loi est devenue indispensable. »
Nouvelles aggravations et reconnaissance d’un délit distinct
Cette législation cherche à remplacer le terme « homicide involontaire » par « homicide routier », notamment lorsque certaines circonstances aggravantes sont constatées. Parmi les ajouts au texte figurent des comportements tels que la conduite avec des écouteurs ou un téléphone portable en main, la consommation de substances psychoactives, comme l’alcool et les drogues, ainsi que les refus de se soumettre aux contrôles. Pour Yannick Alléno, cette législation est essentielle pour modifier l’attitude des conducteurs.
« Il est vital que cette loi communique à tous les usagers de la route que c’est désormais terminé. Ce qui se produira à l’avenir vous remettra face à vos responsabilités. Il est donc urgent de promulguer ce texte. »
Yannick Alléno, père d’une victime d’un automobiliste ivre au volantà 42mag.fr
Bien que le texte conserve des peines qui ne changent pas, des avocats spécialisés en droit routier et certains élus qualifient cette loi de « nette amélioration insuffisante », Yannick Alléno défend néanmoins son aspect pédagogique et souligne son importance pour les familles en deuil. Il mentionne que les proches de victimes vivent un « drame social d’une ampleur considérable » : « Il est crucial de redonner une reconnaissance aux co-victimes afin de leur apporter du soutien, pour aider une mère à continuer à subvenir aux besoins de ses enfants restants. »
L’association Antoine Alléno met en lumière les familles de victimes au travers d’une exposition qui se tiendra en septembre sur le pont de l’Alma à Paris, organisée en collaboration avec le photographe JR.