Les membres de la gauche affirment qu’un éventuel gouvernement dirigé par Castets initierait « immédiatement après sa prise de fonction » des « négociations détaillées avec les différentes formations parlementaires républicaines » – une formulation qui semble, en premier lieu, mettre à l’écart le Rassemblement national.
Capacité d’achat, environnement, santé… La candidate du Nouveau Front populaire (NFP) pour prendre les rênes de Matignon, Lucie Castets, a établi le lundi 12 août une liste de ses « cinq grandes priorités » dans une lettre adressée aux députés et sénateurs des « groupes républicains », leur promettant un « nouveau regain d’importance » face au gouvernement.
« Les citoyens ont manifesté une attente significative de changement » pendant les élections législatives de juillet, qui ont « propulsé le Nouveau Front populaire dans une position de leader », tout en laissant l’Assemblée nationale « divisée et sans majorité », souligne Lucie Castets dans sa lettre, co-signée par les sept représentants des groupes parlementaires de gauche. Bien qu’aspirant à détenir le pouvoir, ces dirigeants souhaitent cependant « prendre en considération l’ensemble des conséquences de cette élection », en commençant par la nécessité de « convaincre au-delà des frontières du NFP afin d’édifier des majorités parlementaires ».
Elle s’engage à poursuivre des « conversations approfondies » avec les groupes parlementaires
Ils plaident ainsi pour un « changement de méthode » à l’intérieur du Parlement, visant à « préparer les textes en amont », mieux « distribuer les responsabilités » durant les discussions et à « partager davantage l’agenda » avec le gouvernement. En témoignage de ce « nouveau pouvoir accordé au travail parlementaire », la gauche assure qu’un éventuel gouvernement dirigé par Castets engagerait « dès sa prise de fonction » des « conversations approfondies avec les groupes parlementaires républicains » – formulation qui semble exclure le Rassemblement national de ces pourparlers.
Ces discussions, qui incluraient également des syndicats, des élus locaux et des représentants de la « société civile organisée », aborderont à la fois « le budget pour l’année 2025 » et « un programme de travail gouvernemental pour les mois à venir ». Ce plan se fonde sur « cinq grandes priorités », dont la première est « le pouvoir d’achat et la justice sociale », avec des revendications telles que l’augmentation du Smic et l’annulation de la réforme des retraites. La gauche entend également mettre en avant « la transition écologique », l’éducation, « le service public de santé » et « une fiscalité équitable » axée sur « les ménages les plus riches, les multinationales » ainsi que « la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales ».