Cette année, Laurent Wauquiez effectuera sa reprise d’activités le dimanche 25 août au Mont Mézenc. Il se présentera en tant que leader du groupe des Républicains à l’Assemblée nationale, accompagné de son équivalent au Sénat.
Au cours des dernières années, Laurent Wauquiez avait pris l’habitude de rentrées discrètes et en petit comité. Suite à son éviction de la présidence des Républicains en 2019, consécutive à des élections européennes décevantes, son habituelle montée au Mont Mézenc ne faisait que produire des images, sans grand bruit, avec peu d’élus à ses côtés. Il justifiait cela en qualifiant cet événement de rentrée régionale, sans portée nationale, réservée uniquement aux membres de son parti en Haute-Loire et aux élus locaux.
Cependant, pour la rentrée 2024, les choses évoluent car, ce dimanche, Laurent Wauquiez va se rendre au Mont Mézenc en sa qualité de président du groupe de la Droite Républicaine – le nouveau nom du parti à l’Assemblée. Il a convié ses 45 collègues députés à cette montée. C’est une première, puisque Bruno Retailleau, son équivalent au Sénat, a également prévu de participer à cette sortie, afin de montrer l’unité de la droite en cette période si tumultueuse sur le plan politique. Son entourage n’assure pas à 100% qu’un discours de Laurent Wauquiez aura lieu, bien que cela soit très attendu par les élus venant pour l’événement, non pas parce qu’il manquerait de choses à dire, mais plutôt parce que la situation pourrait imposer une déclaration en amont. En effet, Laurent Wauquiez fait déjà un passage à l’Élysée vendredi pour rencontrer Emmanuel Macron, ce qui pourrait nécessiter qu’il s’exprime avant la montée au Mont Mézenc.
Un accord législatif sans coalition
Quoi qu’il en soit, Laurent Wauquiez maintient sa position concernant le futur gouvernement. Il reste ferme sur sa décision : il est favorable à un pacte législatif pour faciliter le passage de textes à l’Assemblée, mais refuse toute coalition avec les partisans de Macron et n’envisage pas d’intégrer un éventuel gouvernement. Peu importe que le nom de Xavier Bertrand, son adversaire favori à droite, circule pour Matignon. « Cela ne peut se faire sans l’accord du groupe parlementaire », insiste un membre de son entourage. Laurent Wauquiez se trouve ainsi sur une ligne délicate : rester autonome tout en ayant négocié des postes avec les macronistes pour ses membres à l’Assemblée, une situation qui peut prêter à confusion pour les électeurs, voire même pour certains au sein de son propre camp.
En outre, Laurent Wauquiez a de nombreux défis à relever cette rentrée, car Éric Ciotti demeure le président du parti, malgré sa collaboration avec le RN lors des législatives. La question de l’identité de LR sera tranchée par la justice d’ici à la mi-octobre. Laurent Wauquiez espère encore qu’Éric Ciotti choisira de partir de lui-même de son poste d’ici là. Ensuite, il faudra redonner vie à un parti déjà affaibli et en crise. L’éventuel retour de Laurent Wauquiez à la tête du parti est « une option », selon son entourage proche. « C’est une obligation pour lui », affirment certains de ses partisans à droite. Car sa véritable ambition est d’atteindre l’Élysée en 2027, un défi bien plus exigeant que les 1 753 mètres d’altitude du Mont Mézenc.