Alors qu’Emmanuel Macron poursuit ses discussions avec divers responsables politiques, le temps passe. Cela fait près de cinquante jours que le gouvernement a remis sa démission, ce qui commence à rendre certains acteurs de la scène politique de plus en plus impatients.
Après avoir évoqué l’hypothèse du président du Conseil économique social et environnemental, Thierry Beaudet, c’est maintenant celle de Xavier Bertrand qui revient avec insistance le mardi 3 septembre pour prendre la place de Gabriel Attal à Matignon.
Cette incertitude commence sérieusement à agacer les parlementaires. “Quand je pense que les macronistes se moquaient de nous parce que nous avions mis deux semaines à nous mettre d’accord sur un nom pour Matignon…” ironise le sénateur communiste Ian Brossat, mardi 3 septembre sur X.
Depuis quelques jours, les députés du Nouveau Front populaire dénoncent en chœur ce qu’ils appellent une dérive autocratique du président. À l’image du socialiste Arthur Delaporte : “Nous sommes en colère et inquiets parce que pendant qu’il n’y a pas de gouvernement, la situation du pays s’aggrave et des mesures d’urgence sont nécessaires,” affirme-t-il. “De plus, tant que le président de la République ne prend pas de décision, il montre sa faiblesse et son isolement, ce qui nous affaiblit collectivement.”
Aucun calendrier annoncé
À l’extrême droite, le Rassemblement national exhorte Emmanuel Macron à ouvrir une session extraordinaire pour que les députés puissent commencer à travailler sans attendre. Dans les rangs de la majorité, le processus des consultations commence à agacer aussi. “On a l’impression d’assister à une pièce de théâtre,” commente Richard Ramos, député Modem. “On dirait que l’on fait venir des chefs de parti qui font semblant, comme si nous étions en train de réinventer la République, en faisant semblant que les décisions sont déjà prises. Mais on ne le dit pas encore. Donc on fait du théâtre en faisant entrer et sortir des acteurs.”
Du côté de l’Élysée, aucune date n’est encore annoncée. La nomination du Premier ministre pourrait être “possiblement pour ce soir, mais sans certitude.”