Samedi soir, les discussions parlementaires sur la proposition de loi budgétaire ont été suspendues avant d’être complétées. Les députés sont planifiés pour continuer l’examen de ce document le 5 novembre. Tant les partis de gauche que le Rassemblement National reprochent au gouvernement certaines manœuvres.
Les parlementaires n’ont pas réussi à achever l’analyse de la section des « recettes » du budget avant la date limite. Ils avaient jusqu’à minuit, le samedi 26 octobre, pour débattre de la première partie du projet de budget pour 2025. Comme le chef du gouvernement, Michel Barnier, n’a pas choisi d’utiliser l’article 49.3 pour mettre un terme aux discussions, le vote crucial sur ce texte, initialement prévu pour mardi, a été repoussé. Les échanges devraient reprendre le 5 novembre.
Une fraction du bloc central « choisit délibérément de ne pas être présente »
« Jamais des élus censés appuyer un gouvernement n’ont perturbé ainsi un processus budgétaire », critique le député RN Jean-Philippe Tanguy. Selon lui, « la perturbation vient d’une fraction du bloc central qui choisit sciemment de s’absenter ». « Ces individus auront vraiment poussé nos institutions et la démocratie à leurs limites », s’insurge-t-il.
En effet, l’assemblée du « socle commun » est plutôt clairsemée depuis le début de la semaine au sein de l’hémicycle. Toutefois, les partisans de Barnier nient toute ruse ou stratégie. Véronique Louwagie, députée de la Droite républicaine, rappelle que le Premier ministre a présenté le budget avec un retard d’une semaine : « Il y a une semaine de moins par rapport aux années précédentes. Et finalement, c’est cette semaine qui manque actuellement à l’agenda ». « On nous accuse de tout et de son contraire », se plaint le député macroniste David Amiel.
« On nous accuse de ne pas être suffisamment présents et en même temps de faire de l’obstruction. Il faudrait se décider ! »
David Amielà 42mag.fr
Les critiques concernant une tactique dilatoire viennent principalement de la gauche. Les discussions sur cette première partie du budget reprendront le 5 novembre, après le vote sur le projet de financement de la Sécurité sociale. Le temps est limité, avertit l’Insoumis Antoine Léaument.« Nous pensons que cela pourrait faire partie d’une stratégie gouvernementale visant à ralentir le processus. Ils se disent ‘de toute façon, c’est le Sénat qui nous sortira de ce mauvais pas' ». Mais il suffit de voir leurs expressions. [Les députés du socle commun] sont à peine une trentaine », observe-t-il.
Les parlementaires ont jusqu’au 21 novembre pour voter sur le budget, après quoi le texte sera transmis au Sénat, où le groupe de Michel Barnier détient la majorité.