Afin de remplir les caisses de l’État, le gouvernement envisageait de modifier la législation établie en 2010. Cependant, l’association Addictions France alertait sur les « dangers importants » que cette mesure pourrait engendrer.
Les jeux ne changeront pas de règles. Le gouvernement a finalement décidé de retirer l’amendement qui aurait permis de rendre les jeux de casino en ligne officiellement légaux dans le contexte du projet de budget pour 2025. Le ministre du Budget a déclaré le dimanche 27 octobre sur Radio J : « Ce projet n’est plus d’actualité. Je pense qu’il est primordial de d’abord engager des discussions entre nous. » Laurent Saint-Martin a ajouté : « Je prends cette question très au sérieux. Nous devons éviter les faux pas, notamment ceux qui pourraient nuire à certains acteurs, comme les casinos physiques (…). Je crois qu’un dialogue est essentiel. »
Officiellement, le gouvernement justifiait sa démarche en assurant que la France était en retard par rapport à ses voisins. En effet, les seuls jeux d’argent en ligne autorisés dans le pays depuis 2010 sont les courses de chevaux, les paris sportifs et le poker. L’exposé des motifs du texte, accessible sur le site de l’Assemblée, stipulait que l’objectif du gouvernement était de « harmoniser le cadre légal des jeux avec celui de nos principaux voisins européens, la France et Chypre demeurant les seuls pays de l’Union européenne à interdire les casinos en ligne. »
Des emplois en danger, d’après des élus locaux
L’éventualité d’une légalisation des jeux de casino en ligne, souhaitée depuis longtemps par les opérateurs numériques, avait suscité de vives inquiétudes de la part des propriétaires de casinos traditionnels. Ces derniers avaient alerté sur les « répercussions désastreuses » sur leurs emplois et leurs activités. Plus d’une centaine de maires avaient aussi signé une lettre ouverte appelant le gouvernement à revenir sur cette décision. Ils soulignaient qu’une telle ouverture des casinos en ligne « pourrait entraîner la fermeture d’un tiers des casinos en France », menaçant par conséquent 15 000 emplois dès la première année et une réduction de leur activité de 25% restante.
L’organisation Addictions France avait de son côté exprimé ses préoccupations. Dans un communiqué publié sur leur compte X, elle mettait en garde contre les « risques énormes » d’une telle initiative.
Lorsque questionné sur un éventuel report de cette mesure à l’année prochaine, Laurent Saint-Martin a simplement répondu : « Nous verrons ». Il a expliqué : « Si cela doit être légalisé et encadré, c’est pour permettre une taxation, un contrôle et pour tenter de gérer les problèmes d’addiction. Mais attention, il y a toute une industrie en jeu, avec des emplois, et des municipalités qui dépendent de cette activité. »