« Pourquoi continue-t-on à favoriser les individus les plus fortunés ? », se demande le Premier secrétaire du Parti socialiste. Selon lui, ce sont encore et toujours les retraités, les personnes en mauvaise santé et les demandeurs d’emploi qui vont être affectés.
Inciter ceux qui le peuvent à contribuer financièrement
Le jeudi 10 octobre, Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a exprimé sur 42mag.fr l’importance que « ceux qui en ont les moyens contribuent », tandis que le gouvernement s’apprête à dévoiler son budget pour 2025. L’administration expliquera comment elle entend trouver 60 milliards d’euros dans le projet de loi de finances ainsi que dans le financement de la sécurité sociale pour réduire le déficit à 5 % du PIB en 2025, avec l’objectif de descendre en dessous de 3 % d’ici 2029.
Le gouvernement, sous la direction de Barnier, espère obtenir environ 20 milliards d’euros par le biais d’une réforme fiscale et réduire les dépenses publiques d’environ 40 milliards. « Je soutiens bien sûr l’idée qu’il faut réaliser des économies, mais je crois aussi qu’il est nécessaire de chercher les ressources fiscales là où elles se trouvent », a affirmé Olivier Faure. Le Premier ministre a annoncé son intention d’augmenter, de façon « temporaire », les taxes pour environ « 300 entreprises » ayant un chiffre d’affaires supérieur à un milliard d’euros, ainsi que pour les ménages les plus aisés du pays. Cette augmentation fiscale épargnera les « classes moyennes », « les travailleurs », ainsi que « les plus vulnérables », a assuré Laurent Saint-Martin, le ministre du Budget et des Comptes publics, sur 42mag.fr. Pour Olivier Faure, « imposer temporairement les grandes fortunes et entreprises » n’est qu’un « paravent », tandis que des efforts durables seront demandés « à tous les autres ».
Il a fait remarquer que « cela se manifeste progressivement : ce sont les retraités qui paieront en premier », déplore le chef du PS. Quant aux retraites, le gouvernement prévoit de repousser de six mois, au 1er juillet, l’indexation des retraites, permettant d’économiser « environ 4 milliards », selon le ministère du Travail. Le gouvernement « envisage de faire payer les malades », a poursuivi Olivier Faure, alors que l’exécutif envisage de transférer aux assurances complémentaires une part des remboursements des consultations médicales et de réduire l’implication de l’Assurance maladie dans le financement des arrêts maladie. « Les chômeurs seront également affectés car la réforme de l’assurance chômage est de nouveau sur la table », a-t-il exprimé, en critiquant l’augmentation prévue de la taxe sur la consommation finale d’électricité.
« Le parcours emprunté n’est définitivement pas conçu pour les plus nantis, mais pour tous les autres, et cela ne sera pas éphémère. »
Olivier Faure, Premier secrétaire du PSà 42mag.fr
Il a questionné « pourquoi continue-t-on à protéger inlassablement les plus riches ? », se demande le leader socialiste.
« Chaque année, 62 milliards d’avantages fiscaux pour les plus riches »
Par ailleurs, le gouvernement prévoit de réduire les allègements de cotisations patronales sur les salaires, ce qui a suscité la désapprobation du Medef. Le dirigeant de la principale organisation patronale, Patrick Martin, s’est opposé à la diminution de ces allègements de charges patronales, craignant la perte de « centaines de milliers » d’emplois. « Aujourd’hui, on constate un patronat qui crie avant même de souffrir. C’est dans sa nature et compréhensible dans un certain sens. Pourtant, rien de tout cela n’a aucun sens », a rétorqué Olivier Faure. « Si l’on considère simplement les faveurs fiscales accordées ces sept dernières années, c’est 62 milliards par an, selon la Cour des comptes, qui ont été alloués aux grandes fortunes ou entreprises », a-t-il souligné. « On ne peut sans cesse imposer des sacrifices aux Français, ils n’ont cessé de le faire », a-t-il annoncé.